Les services de l’Etat portugais ne pourront plus payer les factures d’électricité du fournisseur d’énergie Endesa sans validation préalable, face à des “menaces de spéculation” sur les tarifs pratiqués par le groupe espagnol, selon un décret rendu public mardi.
Les services publics “ne pourront procéder au paiement d’aucune facture émise par Endesa, quel qu’en soit le montant, sans validation préalable” du secrétariat d’Etat à l’Environnement et à l’Energie, indique le cabinet du chef du gouvernement dans une note envoyée aux médias.
M. Costa a signé ce décret lundi, “face aux menaces de pratiques spéculatives” sur les tarifs d’Endesa, afin de “protéger l’intérêt des contribuables”, conseillant si nécessaire de recourir à d’autres “prestataires” respectant “des pratiques commerciales adéquates”.
Cette décision intervient après une polémique à la suite des déclarations du président d’Endesa au Portugal Nuno Ribeiro da Silva, ayant admis des hausses de “l’ordre de 40%” dès cet été, lors d’un entretien dimanche à la radio Antena 1.
“Les gens vont avoir une mauvaise surprise (…). Nous parlons de hausses de l’ordre de 40% ou plus”, avait-il déclaré ajoutant que cela était lié au plafonnement des prix de l’électricité dans le cadre de “l’exception ibérique” entrée en vigueur en juin.
Le ministère de l’Environnement avait aussitôt réagi dans un communiqué dans lequel il rejetait “ces déclarations alarmistes” et non justifiées, rappelant au contraire que le mécanisme ibérique avait permis de maintenir les prix “inférieurs à ceux” qui seraient pratiqués sans ce frein.
L’Espagne et le Portugal avaient obtenu, après de longues discussions, l’aval de l’Union européenne pour décrocher du système tarifaire énergétique européen, en raison de leur manque d’interconnexions électriques avec le reste de l’Union européenne, qui pénalise leurs consommateurs.
Cette mesure a pour objectif de permettre aux foyers espagnols et portugais de faire baisser la facture d’électricité des ménages de 15 à 20%, selon les autorités des deux pays.
Après cette polémique, le groupe Endesa s’est engagé à maintenir “les prix contractuels avec ses clients résidentiels au Portugal jusqu’à la fin de l’année”, a précisé à l’AFP mardi un porte-parole du groupe.