Space Nuclear Power Corporation (SpaceNukes) a été désignée comme partenaire industriel du programme SPAR (Space Power and Propulsion for Agility, Responsiveness and Resilience), conduit par l’Université du Michigan dans le cadre du Space Strategic Technology Institute 3, relevant du consortium universitaire de l’United States Space Force (USSF). Le programme vise à développer des technologies de propulsion nucléaire électrique (NEP) pour les futures plateformes spatiales à usage défensif et civil.
La technologie NEP combine un réacteur nucléaire à un système de propulsion électrique, permettant une poussée jusqu’à 25 fois plus efficace que les moteurs chimiques classiques, selon SpaceNukes. Cette performance permettrait aux futurs véhicules d’effectuer des manœuvres sans contrainte majeure liée à la consommation de carburant. Le concept opérationnel mis en avant par le programme est de permettre aux appareils de « manœuvrer sans regret ».
Une expertise nucléaire rare sur le sol américain
SpaceNukes détient une position unique sur le marché national, en tant que seule entreprise aux États-Unis à avoir conçu, construit et testé un nouveau concept de réacteur nucléaire au cours des cinquante dernières années. En 2018, la société avait conduit avec succès l’essai KRUSTY (Kilopower Reactor Using Stirling Technology), démontrant la faisabilité de son système Kilopower. Ce réacteur modulaire est conçu pour des missions spatiales de longue durée, notamment sur la Lune et Mars.
Le nouveau partenariat prévoit la mise au point d’une technologie de réacteur de seconde génération. Celle-ci reposera sur une température de fonctionnement plus élevée pour le cœur du réacteur et les radiateurs, ce qui permettra une réduction significative de la masse totale de l’unité de propulsion par rapport à une solution équivalente alimentée par panneaux solaires.
Compacité, agilité et furtivité comme priorités
L’architecture plus compacte issue de cette nouvelle technologie permettra une intégration plus aisée sur les plateformes spatiales. Le poids réduit et les dimensions minimisées pourraient améliorer la capacité de déploiement rapide, accroître la manœuvrabilité et réduire la vulnérabilité face aux systèmes de détection ennemis.
Le développement du réacteur sera mené en collaboration avec les chercheurs et étudiants de l’Université du Michigan. L’objectif affiché est d’apporter une rupture capacitaire dans le domaine spatial, tant pour des missions civiles d’exploration que pour des applications liées à la sécurité nationale. Aucune échéance de mise en service opérationnelle n’a été précisée à ce jour par les acteurs du programme.