S&P Global Platts publie une analyse sur le nouveau marché d’échange d’émissions carbone de la Chine. Le pays poursuit sa marche vers la décarbonation progressive de son système industriel en essayant de limiter le charbon.
S&P Global Platts rend son analyse
La Chine vient de créer son marché du carbone. À l’image du marché européen, il s’agit d’un marché du carbone sur lequel les droits d’émission de carbone pourront être échangées. Toutefois, son ampleur dépasse de loin la structure du marché du carbone de l’Europe.
Cette décision s’inscrit dans le nouveau plan quinquennal chinois pour la période 2021-2025. Les dirigeants ont annoncé leur volonté de participé concrètement aux objectifs annoncés par l’Accord de Paris. La tarification progressive du carbone est un des moyens les plus sûrs pour infléchir la courbe des émissions après 2030.
Des résultats encourageant à moyen-terme
Le groupe S&P Global Platts vient ainsi de rendre son analyse sur les différentes possibilités d’évolution du modèle énergétique chinois.
Les résultats de l’analyse sont encourageants en ce qui concerne les objectifs à moyen-terme. Certes, la Chine a connu cette année un rebond de sa consommation de gaz et de charbon. Ceci est dû à la reprise économique après la baisse d’activités rencontrée pendant la crise du Covid-19. Pour autant, le rapport démontre que ce rebond n’empêchera pas la Chine d’atteindre les objectifs fixés pour 2030.
Résoudre la question du charbon
La question du réalisme de la Chine se pose davantage pour les objectifs de neutralité carbone d’ici à 2060. La Chine est aujourd’hui le plus grand consommateur de charbon au monde. Si des nombreux efforts ont été faits en matière d’énergies renouvelables, ils ne sont pas suffisants. Les besoins thermiques ne cessent d’augmenter et seul le charbon semble pourvoir répondre à la demande. Selon le modèle rendu par S&P Global Platts, le charbon représentera toujours 30% des ressources énergétiques du pays en 2050.
Nouveau levier d’action politique chinois
Ce marché carbone est avant tout un nouveau levier d’action politique pour le pays. Une telle annonce attire forcément des investisseurs souhaitant favoriser le développement d’énergies propres. En effet, S&P Global Platts a montré que les investisseurs sont devenus prudents sur l’approvisionnement en matières premières.
Les entreprises, à l’image de CNOOC, sont désormais à la recherche de produits à plus faibles émissions carbones. Selon, Alan Hayes, responsable de la tarification de la transition énergétique, ce marché va encourager le développement de produits neutres en carbone.
Le marché aurait un faible impact réel
L’implantation d’un nouveau marché carbone pourrait ainsi dynamiser le commerce de produits avec un impact environnemental faible. Toutefois, selon Bruno Brunetti, le responsable des analyses carbone à S&P Global Platts, l’impact de ce marché est faible. Il ne faut pas perdre de vue que, pour le moment, la Chine n’est pas prête à se passer du charbon.
Le modèle analytique de S&P Global Platts montre donc que la Chine est sur la bonne voie en termes de transition énergétique. En encourageant les produits à faibles émissions carbones, elle pousse les investisseurs dans le bon sens. Toutefois, tant que le charbon ne sera pas remplacé par une autre matière première, certains objectifs restent hors de portée.