South Pars: l’Iran deviendra t-il une superpuissance gazière?

Partager:

gaz iran

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Le South Pars est sur le point d’être totalement achevé pour l’année 2021. L’opérateur iranien vient en effet d’annoncer le début des opérations de forage de la phase 11 du champ gazier. D’autres phases seront quant à elles complétées dans les 6 à 9 prochains mois. En tout, le gisement gazier sera capable de produire entre 725 et 775 millions de m3 de gaz par jour.

Pour de nombreux observateurs, l’annonce de l’achèvement du projet représente une surprise tant les sanctions américaines handicapent l’industrie iranienne. Téhéran a ainsi su contourner ces difficultés et se vante même d’avoir achevé le projet avant la date prévue. Rappelons que ce champ gazier est le plus grand champ de gaz naturel au monde, détenant 8 % des réserves mondiales. Pourtant, de nombreux obstacles restent à franchir avant de voir l’Iran devenir enfin une superpuissance gazière.

South Pars : un développement chaotique

Le South Pars est un champ gazier offshore découvert en 1990 par la compagnie nationale iranienne NIOC. Situé à cheval entre l’Iran et le Qatar, il bénéficie d’une autre appellation par les qataris, le North Dome (north field). Ces derniers possèdent 62 % du champ (6000 Km2) tandis que Téhéran doit se contenter de 3700 Km2. Surtout, le Qatar a déjà largement exploité sa partie exportant du gaz naturel liquéfié (GNL) dès 1996.

south pars

Côté iranien, l’exploitation n’a débuté qu’en 2002 et son développement s’est vu entraver par les sanctions américaines. Ainsi, jusqu’en 2018, seules 10 des 24 phases du projet furent achevées. Pourtant, la situation évolua favorablement suite à l’accord nucléaire de 2015, les sanctions étant graduellement levées pour le secteur gazier. Attirée par la quasi-absence de contraintes géologiques, Total put ainsi investir dans la phase 11 de South Pars du projet en 2016.

Néanmoins, la décision de Trump de sortir de l’accord nucléaire en 2018 a eu pour conséquence un retour des sanctions. Dans ces conditions, la compagnie pétrolière  gazière s’est retirée du projet vendant ses parts à la compagnie nationale chinoise CNPC. Un an plus tard, la fin des exemptions américaines a entraîné le départ du géant chinois laissant seuls les iraniens. Depuis lors, le projet est entièrement dans les mains de la NIOC et de ses filiales.

Comment l’Iran a-t-il pu exploiter le South Pars ?

Depuis 2019, l’Iran n’a donc pas accès aux capitaux et technologies des compagnies étrangères afin de stimuler sa production gazière. Pourtant, le pays a réussi à mettre en exploitation la quasi-totalité du champ gazier, objectif qui sera atteint en 2021. Ce succès s’explique par le soutien de la Chine qui a habilement contourné les sanctions américaines. Ainsi, loin d’avoir quitté le marché iranien, les firmes chinoises opèrent dans le pays à travers des contrats de projet.

N’opérant plus directement, ces firmes peuvent continuer à fournir leurs partenaires iraniens sans faire l’objet de sanctions. En matière de technologie et de financement, les acteurs chinois soutiennent de fait massivement le secteur gazier de l’Iran. Cette méthode a largement été promue par Pékin qui souhaite consolider son alliance géostratégique avec Téhéran. Ce soutien est d’autant plus fort que les deux pays ont signé dernièrement un partenariat économique de 25 années.

L’accord permet ainsi à l’Iran de bénéficier d’une promesse de 400 milliards d’investissements chinois d’ici à 2045. En contrepartie, la Chine se voit garantir un accès prioritaire aux ressources pétrolières et gazières du pays. De même, Pékin pourra bénéficier d’un rabais estimé à 12 % sur le prix des hydrocarbures. On comprend mieux dès lors pourquoi la Chine soutient aussi fermement le projet South Pars et le secteur gazier iranien.

L’obstacle du GNL

Grâce à son partenariat économique, la Chine compte bien s’assurer un approvisionnement de long-terme en gaz venu d’Iran. En effet, d’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Pékin sera le premier importateur mondial de GNL en 2024. L’Iran permettra également de réduire la dépendance chinoise au gaz qatari et ainsi éviter le passage par le détroit d’Hormuz. Rappelons que le Qatar représente aujourd’hui près de 15 % des importations chinoises de gaz.

Devenir une superpuissance gazière

Pour l’Iran, l’exploitation du South Pars signifie qu’il a désormais les moyens de devenir une superpuissance gazière à l’exportation. À l’heure actuelle, Téhéran possède les deuxièmes réserves mondiales mais n’est même pas dans les quinze premiers pays exportateurs. Cette faiblesse s’explique par le poids de la consommation intérieure et l’absence d’infrastructures de gaz naturel liquéfié (GNL). Encore aujourd’hui, toutes les exportations iraniennes de gaz se réalisent par gazoducs limitant de facto la conquête de nouveaux marchés.

La difficulté sera néanmoins de trouver l’expertise et les financements nécessaires pour construire des terminaux GNL. Ces infrastructures coûtants extrêmement chers à développer, le soutien chinois pourrait dès lors ne pas suffire à l’avenir. En outre, l’Iran dépend entièrement des technologies étrangères afin de liquéfier son gaz. Or, pour l’heure, seule Gazprom a décidé d’investir dans la production de GNL en Iran.

La solution pourra peut-être venir des États-Unis

Le géant russe a ainsi racheté les parts de l’allemand Linde dans la construction d’une usine de liquéfaction à Tombak. Cet engagement reste pourtant trop limité pour faire de l’Iran un acteur majeur du gaz liquéfié (GNL). La solution pourra peut-être venir des États-Unis avec l’élection de Joe Biden. Ce dernier pourrait en effet utiliser la levée des sanctions comme une contrepartie à un futur accord sur le nucléaire.

Le développement des infrastructures GNL jouera donc un rôle clé dans la capacité de l’Iran à exporter son gaz. Aujourd’hui, Téhéran est largement à la traîne dans ce domaine n’ayant aucun terminal GNL de grande capacité. Dès lors, les prochains mois seront décisifs avec l’arrivée d’une nouvelle administration américaine prête à négocier la levée des sanctions.

Bruxelles avance vers une sortie totale du gaz et pétrole russes d’ici 2028

Les ambassadeurs des pays membres de l’Union européenne ont validé l’envoi au Conseil des ministres d’un projet législatif visant à éliminer progressivement les importations d’énergie fossile russe d’ici janvier 2028.

La Russie acte sa sortie définitive de l’accord nucléaire bilatéral avec les États-Unis

La Douma a approuvé le retrait formel de la Russie d’un traité signé avec les États-Unis sur l’élimination du plutonium militaire, mettant fin à plus de deux décennies de coopération nucléaire stratégique.

Tusk refuse de transférer à l’Allemagne un suspect ukrainien lié au sabotage de Nord Stream

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a déclaré qu’il n’était pas dans l’intérêt de la Pologne d’extrader vers l’Allemagne un citoyen ukrainien soupçonné d’avoir participé aux explosions ayant endommagé les gazoducs Nord Stream en 2022.
en_114071080540

Des entreprises saoudiennes lancent 500 MW de projets énergétiques en Syrie

Al-Harfi et SCLCO ont signé des accords avec les autorités syriennes pour développer des capacités solaires et éoliennes, dans un contexte de rapprochement énergétique entre Riyad et Damas.

Thaïlande et Japon renforcent leurs achats de brut américain dans un contexte de tensions géopolitiques

Face aux risques liés aux approvisionnements du Moyen-Orient, les raffineurs thaïlandais et japonais se tournent vers le brut américain, soutenus par des incitations tarifaires et des stratégies alignées avec les discussions commerciales bilatérales.

Macron appelle l’Europe à agir contre la flotte fantôme russe après une saisie au large

La France a intercepté un pétrolier lié à des exportations russes, incitant Emmanuel Macron à appeler à une réponse européenne coordonnée pour entraver les navires contournant les sanctions sur le pétrole.
en_114051057540

Les sanctions de l’ONU contre l’Iran réactivées, pression accrue sur les échanges

L’activation du mécanisme de snapback rétablit l’ensemble des sanctions de l’ONU contre l’Iran, impactant directement les secteurs de l’armement, de la finance et du commerce maritime international.

L’Union européenne intensifie sa coopération énergétique avec le Groenland

Le commissaire Dan Jørgensen est en visite au Groenland pour renforcer les liens énergétiques avec l’Union européenne, dans un contexte de doublement envisagé des fonds européens pour la période 2028-2034.

Ministres européens et iranien se réunissent à New York pour éviter retour des sanctions

Les chefs de la diplomatie européenne et iranienne se retrouvent à New York pour tenter d’éviter le rétablissement des sanctions de l’ONU liées au programme nucléaire de Téhéran.
en_1140240942540

Le Canada et le Mexique lancent un partenariat stratégique axé sur l’énergie et les infrastructures

Le premier ministre canadien Mark Carney annonce un accord bilatéral avec le Mexique incluant des investissements ciblés dans les corridors énergétiques, les infrastructures logistiques et la sécurité transfrontalière.

Trump demande à l’OTAN de cesser tout achat de pétrole russe par ses membres

Le président américain a appelé à un arrêt immédiat des importations de pétrole russe par les pays membres de l’OTAN, dénonçant une contradiction stratégique alors que des sanctions sont envisagées contre Moscou.

L’Iran retire une résolution nucléaire sous pression financière des États-Unis

Téhéran a retiré une résolution dénonçant les attaques contre ses installations nucléaires, citant des pressions américaines sur les membres de l’AIEA, qui craignaient une suspension des contributions volontaires de Washington.
en_1140200944540

La Pologne presse l’Union européenne de cesser les importations de pétrole russe d’ici 2026

Le ministre polonais de l’Énergie appelle les États membres de l’Union européenne à s’engager collectivement à stopper les achats de pétrole russe sous deux ans, évoquant des risques géopolitiques croissants.

La Grèce et la Libye relancent les discussions sur la délimitation maritime

Athènes et Tripoli s'engagent dans un processus de négociation pour définir leurs zones économiques exclusives en Méditerranée, dans un contexte marqué par des tensions géopolitiques et des enjeux énergétiques sous-marins.

Paris, Berlin et Londres donnent dix jours à l’Iran pour éviter le retour des sanctions

Les puissances européennes exigent des gestes concrets de Téhéran sur le nucléaire sous peine de rétablir les sanctions onusiennes, alors que les inspections de l’AIEA restent bloquées et les tensions avec Washington persistent.
en_1140170926540

L’Union européenne maintient l’échéance de 2028 pour l’arrêt du gaz russe

Bruxelles confirme son objectif de cesser toutes les importations d’énergie russe d’ici 2028, malgré les pressions diplomatiques croissantes exercées par Washington dans le contexte du conflit en Ukraine.

Trump lie de nouvelles sanctions contre Moscou à l’arrêt du pétrole russe dans l’Otan

Donald Trump menace d’intensifier les sanctions américaines contre la Russie, mais uniquement si les pays de l’Otan interrompent tous leurs achats de pétrole russe, encore actifs via certains oléoducs.

L’Italie et Les États-Unis scellent un partenariat sur le GNL pour sécuriser l’approvisionnement européen

Les deux pays ont convenu de développer des infrastructures dédiées au gaz naturel liquéfié pour renforcer la sécurité énergétique de l’Europe et stimuler les échanges transatlantiques.
en_114080920252540

L’Iran veut relancer sa production pétrolière face au risque de nouvelles sanctions

L’ayatollah Ali Khamenei appelle à moderniser l’industrie pétrolière et à élargir les débouchés commerciaux alors que Téhéran est confronté à la réactivation possible des sanctions de l’accord nucléaire de 2015.

Zelensky demande à la Slovaquie de cesser ses achats de pétrole russe via Droujba

Le président ukrainien a exigé l’arrêt des importations de brut russe par la Slovaquie, en proposant une alternative d’approvisionnement, dans un contexte marqué par la guerre et les tensions diplomatiques croissantes autour de l’oléoduc Droujba.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.