Le groupe public algérien de production et de distribution d’électricité et de gaz, Sonelgaz, investira 656 milliards de dinars algériens (4,94 milliards de dollars) en 2025, a déclaré son président-directeur général Mourad Adjal. L’annonce, relayée par l’Agence de presse algérienne (APS) le 19 mai, indique une augmentation significative de 56 % par rapport aux 420 milliards de dinars (3,16 milliards de dollars) engagés en 2024.
Le plan vise en priorité à augmenter la capacité de production électrique du pays, tout en améliorant la qualité de service. Il inclut le raccordement de nouvelles zones industrielles, de stations de dessalement, de régions enclavées et d’exploitations agricoles au réseau national. Le projet prévoit également le déploiement de systèmes de détection du monoxyde de carbone dans les infrastructures concernées, ainsi que le lancement d’initiatives dans le domaine des énergies renouvelables.
Objectifs d’expansion à l’international
Sonelgaz souhaite accélérer l’ouverture de ses marchés à l’international. L’entreprise a enregistré en 2024 un chiffre d’affaires record de 303 millions de dollars provenant de ses exportations d’électricité, soit une hausse de 22 % par rapport à 2023. Ces flux incluent les livraisons vers la Tunisie, mais aussi la vente de matériel électrique fabriqué en Algérie et des prestations techniques à l’étranger.
Des accords ont été signés avec plusieurs partenaires en Afrique de l’Ouest en vue de développer des interconnexions électriques. Par ailleurs, Sonelgaz collabore avec l’italien Eni sur un projet de câble sous-marin entre l’Algérie et l’Italie. « Nous voulons étendre nos exportations vers des pays européens et africains d’ici deux à trois ans », a affirmé Mourad Adjal, cité par APS.
Équilibrer croissance nationale et offensive régionale
La stratégie de Sonelgaz repose sur un double objectif : renforcer la couverture électrique domestique tout en consolidant sa position comme fournisseur régional. Les investissements prévus visent à soutenir cette ambition à travers une modernisation des infrastructures et une diversification des débouchés commerciaux.
La dynamique annoncée intervient alors que plusieurs pays du continent cherchent à sécuriser leurs approvisionnements électriques, et que les connexions transfrontalières deviennent un enjeu stratégique croissant. Le partenariat avec Eni pourrait, selon les autorités algériennes, constituer un levier pour une intégration énergétique euro-méditerranéenne.