La compagnie pétrolière et gazière publique algérienne Sonatrach a validé son plan stratégique 2026-2030, dans la foulée de l’approbation du budget annuel 2026 par son Assemblée générale ordinaire. Ce plan s’inscrit dans un contexte de hausse continue de la demande intérieure en gaz naturel, combinée à des obligations commerciales stables sur les marchés internationaux. Aucune information chiffrée sur le volume d’investissement annuel ou les objectifs de production n’a été communiquée à ce stade.
Une demande nationale toujours en hausse
Selon les données du ministère de l’Énergie et des Mines, la consommation nationale de gaz a dépassé 45 milliards de mètres cubes en 2023. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) précise que plus de 95 % de l’électricité produite en Algérie repose sur cette ressource. Cette dépendance structurelle accroît la pression sur Sonatrach pour maintenir un approvisionnement régulier du marché intérieur, tout en honorant ses engagements d’exportation.
Malgré une légère baisse des volumes exportés en 2024, avec environ 49 milliards de mètres cubes contre un peu plus de 52 milliards en 2023, l’Algérie demeure un fournisseur clé pour le marché européen. Les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) se sont établies autour de 11 à 12 millions de tonnes, renforçant la position du pays sur les flux maritimes.
Une stratégie soutenue par un programme d’investissement massif
Les autorités ont annoncé un programme d’investissement de $60bn pour la période 2025-2029, destiné en majorité à l’exploration, au transport et au traitement des hydrocarbures. La compagnie nationale vise une production annuelle de 200 milliards de mètres cubes d’ici cinq ans, contre environ 137 milliards en 2023, selon les projections relayées par les autorités algériennes.
Le plan quinquennal prévoit également de renforcer la sécurité des infrastructures gazières, notamment les gazoducs acheminant le gaz vers l’Europe. Ces installations, essentielles à la stabilité des flux exportés, sont encadrées par des contrats de moyen et long terme, réduisant la flexibilité d’ajustement entre l’offre et la demande.
Des contraintes structurelles à anticiper dans la mise en œuvre
Les infrastructures du secteur gazier algérien reposent sur des équipements lourds, dont les délais de développement s’étalent sur plusieurs années. Cette configuration limite les capacités de réponse rapide aux variations de la demande, qu’elle soit intérieure ou étrangère. Le volume des échanges hors contrat reste par ailleurs marginal, accentuant la nécessité pour Sonatrach de planifier ses investissements à long terme.
La mise en œuvre du plan 2026-2030 intervient dans une phase de consolidation industrielle, au moment où le gouvernement affiche sa volonté de renforcer la souveraineté énergétique du pays. La coordination entre les objectifs nationaux et les impératifs commerciaux internationaux sera déterminante dans le positionnement futur de l’Algérie sur l’échiquier gazier mondial.