Le groupe algérien Sonatrach et l’italien Ente Nazionale Idrocarburi (ENI) ont officialisé un contrat stratégique de partage de production portant sur des activités d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures. Ce contrat, d’une valeur estimée à 1,35 milliard de dollars américains, concerne le périmètre de Zemoul El Kbar, localisé dans le bassin de Berkine, à environ 300 kilomètres à l’est du principal hub pétrolier algérien, Hassi Messaoud. L’accord, valable pour une période initiale de 30 ans, inclut une phase exploratoire de sept ans nécessitant un investissement spécifique de 110 millions de dollars. Sur la durée totale du contrat, les deux sociétés prévoient de récupérer 415 millions de barils équivalent pétrole (BEP), dont environ 9,3 milliards de mètres cubes de gaz naturel.
Un périmètre stratégique dans le bassin de Berkine
Le périmètre de Zemoul El Kbar fait partie intégrante du bassin de Berkine, l’une des régions les plus prometteuses pour l’exploitation pétrolière et gazière en Algérie. Cette zone se distingue par une géologie favorable et des réserves significatives, permettant à Sonatrach et ENI d’intensifier leurs investissements conjoints sur le long terme. Le contrat prévoit une prolongation possible de dix années supplémentaires au-delà de l’échéance initiale de 30 ans. Les partenaires comptent également déployer des solutions technologiques numériques avancées afin d’optimiser les performances d’extraction et d’accroître les rendements des puits.
La collaboration entre Sonatrach et ENI s’appuie sur une relation historique qui remonte à 1981, date du début des opérations de l’entreprise italienne sur le territoire algérien. Les deux groupes sont notamment responsables de la gestion conjointe du gazoduc TransMed, une infrastructure cruciale pour l’acheminement du gaz naturel algérien vers l’Italie, via la Tunisie. Ce nouvel accord consolide la position de l’Algérie en tant que fournisseur majeur de gaz à l’Europe et répond aux besoins croissants de Rome pour réduire sa dépendance énergétique à l’égard de la Russie, notamment accentuée depuis le conflit en Ukraine.
Renforcement stratégique de la coopération italo-algérienne
En 2022 déjà, Alger et Rome avaient initié une série d’accords visant à renforcer les échanges énergétiques bilatéraux. Parmi ceux-ci figurait un important contrat de production d’hydrocarbures évalué à 4 milliards de dollars. L’Italie cherche désormais activement à diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz, plaçant l’Algérie en tête de ses partenaires stratégiques. Claudio Descalzi, PDG d’ENI, a rencontré le président algérien Abdelmadjid Tebboune en marge de cette signature, soulignant l’importance politique accordée à cette entente par les deux nations. Le président-directeur général de Sonatrach, Rachid Hachichi, a quant à lui mis en avant les bénéfices technologiques et opérationnels attendus grâce aux investissements prévus dans ce cadre.
L’accord entre Sonatrach et ENI illustre ainsi l’importance stratégique du secteur énergétique dans les relations bilatérales algéro-italiennes, dans un contexte international marqué par la nécessité de sécuriser des flux énergétiques fiables à long terme. Cette nouvelle dynamique pourrait influencer durablement la carte énergétique régionale, suscitant l’intérêt des acteurs internationaux impliqués dans le commerce des hydrocarbures.