Les investissements mondiaux dans l’éolien et le solaire étaient, en 2021, près de 15 fois supérieurs à ceux consacrés à de nouvelles centrales nucléaires, selon un rapport publié mercredi.
Quelque 350 milliards de dollars ont été investis dans des projets d’énergie solaire ou éolienne, contre 24 milliards consacrés au nucléaire, affirme le World Nuclear Industry Status Report (WNISR) publié mercredi, alors que le déclin du nucléaire se poursuit: sa part dans la production mondiale d’électricité est passée l’année dernière pour la première fois sous la barre de 10%.
“Les énergies renouvelables sont plus compétitives que l’énergie nucléaire et fossile sur la majorité des marchés, car elles sont moins chères et plus rapides à construire”, explique le rapport.
“Les investissements dans les énergies renouvelables sont donc plus nombreux, ce qui entraîne une baisse des prix et plus de déploiements, créant ainsi un cercle vertueux”, ajoute le WNISR.
La génération d’électricité nucléaire a toutefois progressé en chiffres bruts de 3,1% en 2021, mais reste sous le niveau de 2019.
La Chine a pour la deuxième année d’affilée relégué la France à la deuxième place des plus grands
producteurs.
Six réacteurs ont été connectés au réseau l’année dernière, dont trois en Chine, tandis que huit ont été fermés pour un total de 98 démarrages et 105 fermetures entre 2002 et 2021.
Au total, 411 réacteurs fonctionnaient au 1er juillet 2022 dans 33 pays, soit quatre de moins qu’en 2021, sept de moins qu’en 1989 et 27 en dessous du record de 2002.
En 2022, cinq nouveaux réacteurs ont commencé à produire de l’électricité, dont deux en Chine, où se situent 40% des réacteurs actuellement en construction.
Pourtant, c’est la Russie qui “domine largement le marché international”, selon le WNISR, la Chine se limitant à des projets nationaux.
Seulement trois des 20 réacteurs construits actuellement par la société russe Rosatom se situent en Russie.
L’impact des sanctions, imposées après l’invasion de l’Ukraine, est pour l’instant “incertain”, note le rapport.
Sur les dix chantiers lancés en 2021, six sont des réacteurs de technologie russe, dont deux en Inde.
Quatre sont des projets d’exploitants chinois.
Des entreprises russes et chinoises sont responsables de l’ensemble des 18 chantiers lancés entre début 2020 et mi-2022.
Parmi les réacteurs en construction, “au moins la moitié est en retard” sur le calendrier, avec plus de dix ans pour neuf projets, dont l’EPR Flamanville-3.