La Bulgarie se prépare à une rupture partielle d’approvisionnement en carburants alors que les sanctions américaines contre le groupe russe Lukoil entreront en vigueur le 21 novembre. Sofia dépend de Lukoil pour une part significative de son raffinage et de sa logistique pétrolière, notamment à travers la raffinerie de Bourgas sur la mer Noire, principal site de transformation du brut dans le pays.
Des réserves limitées et une pression croissante sur les importations
Le président de l’Agence des réserves d’État a déclaré que les stocks nationaux couvrent 35 jours de consommation pour l’essence et 50 jours pour le diesel. Une situation jugée critique en période hivernale, alors que la demande énergétique augmente.
Selon plusieurs analystes, la Bulgarie détient encore des volumes de brut et de produits raffinés stockés hors de son territoire, principalement dans d’autres pays membres de l’Union européenne. Toutefois, leur acheminement dépend de l’utilisation des infrastructures de Lukoil, elles-mêmes potentiellement concernées par les sanctions. Martin Vladimirov, directeur du programme Énergie et Climat au Centre pour l’étude de la démocratie, a précisé que “50 % des carburants prêts à l’emploi sont localisés dans d’autres pays européens, ce qui impose au gouvernement de réagir immédiatement.”
Blocages législatifs levés pour garantir l’accès aux infrastructures
En anticipation, le gouvernement bulgare a adopté plusieurs mesures depuis l’annonce des sanctions. Une interdiction temporaire d’exportation de carburants, notamment le diesel et le kérosène, à destination de l’Union européenne, a été instaurée.
La semaine dernière, le parlement a validé une modification légale autorisant l’État à prendre le contrôle de la raffinerie de Bourgas. Le texte, approuvé en moins de trente secondes en commission, vise à protéger l’infrastructure d’éventuelles perturbations juridiques découlant des sanctions.
Inspection du site de Bourgas et sécurité renforcée
En parallèle, les autorités bulgares ont lancé une série d’inspections sur le site industriel de Lukoil à Bourgas. Ces visites s’accompagnent de mesures de sécurité renforcées pour assurer la continuité des opérations et préserver l’intégrité de ce site classé comme infrastructure critique.
La raffinerie de Bourgas constitue l’un des actifs étrangers les plus stratégiques de Lukoil. En plus du raffinage, le groupe russe contrôle une grande partie des capacités de stockage et de transport du pétrole en Bulgarie. Toute perturbation prolongée de ces opérations aurait des conséquences directes sur la chaîne logistique énergétique nationale.