La nouvelle génération de SMR créera plus de déchets que les réacteurs conventionnels. Selon une étude, les traitements de certains déchets pourraient néanmoins être exploités par des militants à la recherche de matières fissiles.
Les SMR produiraient plus de déchets
Les SMR doivent être plus surs et plus simples que les centrales nucléaires classiques. Ces derniers doivent être construits en usine, contrairement aux centrales. Pour ses partisans, le SMR contribuera à une plus grande production électrique tout en contribuant à la transition énergétique.
Néanmoins, une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences démontre qu’ils produisent jusqu’à 30 fois plus de déchets radioactifs par unité d’électricité produite.
Allison Macfarlane, co-auteur de l’étude et ancienne chef de l’U.S. Nuclear Regulatory Commission, explique que les concepteurs des SMR ne s’intéressent pas aux déchets. De fait, ils préfèrent se concentrer sur les réacteurs puisque ce sont ces derniers qui rapportent de l’argent. Elle déclare :
« Il est important de connaître les déchets et de savoir s’ils vont poser des difficultés pour leur élimination et leur gestion. »
Des déchets plus difficiles à stocker
Les États-Unis ne financent plus le site de déchets de Yucca Mountain, situé dans le Nevada. Ainsi, ils n’ont plus de plan pour permettre le stockage permanent des déchets nucléaires toxiques. Ainsi, ces déchets reposent dans les centrales nucléaires, des piscines et enfin dans des fûts en acier et en béton.
Lindsay Krall, la principale autrice de l’étude, met alors en garde les différents pays. Elle commente :
« Même si nous disposions d’un solide programme de gestion des déchets, nous pensons qu’il y aurait de nombreux défis à relever pour traiter certains des déchets SMR. »
Selon l’étude, les réacteurs NuScale Power Corp produiraient 1,7 fois plus de déchets par équivalent énergétique que les réacteurs classiques. Diane Hughes, porte-parole de l’entreprise, réfute. Selon elle, l’étude se base sur des informations obsolètes et des hypothèses incorrectes.
Un risque de prolifération ?
En outre, les déchets produits par certains réacteurs ne pourront pas être directement stockés. De fait, des étapes supplémentaires de conditionnement sont nécessaires. De surcroît, des militants pourront se servir de ces étapes pour fabriquer des matières fissiles. Or, celles-ci peuvent être utilisées pour une bombe nucléaire brute.
Les SMR de Terrestrial Energy et Toshiba Corp généreraient également plus de déchets par unité d’énergie. Avec ces réacteurs, il faudra probablement mettre en place des procédures supplémentaires.
Toshiba n’a pas commenté l’étude. Cependant, Simon Irish, directeur général de Terrestrial Energy, déclare que sa centrale produira moins de déchets. En outre, il explique que sa société réfléchissait à un processus de conversion. Ce dernier doit rendre les déchets plus stables que ceux des réacteurs actuels.