Singapour renforce sa capacité d’importation de gaz naturel liquéfié (GNL) avec l’ouverture de son deuxième terminal, doté d’une capacité de 5 millions de tonnes par an. Situé à Jurong Port, ce terminal est basé sur une unité flottante de stockage et de regazéification (FSRU), selon le ministre du Commerce et de l’Industrie, Gan Kim Yong, lors de la Singapore International Energy Week 2024 le 21 octobre.
L’utilisation d’une unité flottante de stockage et de regazéification (FSRU) offre une flexibilité accrue, permettant de déplacer l’installation en fonction des besoins en demande tout en nécessitant moins d’espace terrestre comparé aux infrastructures traditionnelles. De plus, les terminaux basés sur FSRU sont généralement moins coûteux et plus rapides à construire que leurs homologues terrestres.
Le projet de développement de ce second terminal GNL par Singapore LNG (SLNG) Corp. avait été annoncé il y a un an, mais aucun détail n’avait été précisé jusqu’à présent. « Le nouveau terminal aura une capacité de traitement de 5 millions de tonnes par an, soit une augmentation de 50 % de notre capacité actuelle de GNL, » a déclaré le ministre Gan.
Contrat FSRU et Partenariats Internationaux
Par ailleurs, un cadre supérieur de SLNG a annoncé que le contrat pour le navire FSRU avait été attribué à Mitsui OSK Lines (MOL), une société maritime japonaise. Les détails concernant la taille ou la durée de l’accord n’ont pas été divulgués. D’autres dirigeants de l’industrie ont indiqué que le nouveau FSRU nécessitera probablement un contrat de GNL à long terme, étant donné que le gouvernement privilégie l’approvisionnement de base pour la majorité du volume, réservant une portion plus petite au marché spot. La durée exacte de ce contrat à long terme pourrait varier en fonction des développements plus larges de l’industrie.
Flexibilité et Transition Énergétique
L’installation d’un FSRU permet également à Singapour de rester flexible dans sa transition énergétique à long terme et dans le choix de ses sources de combustible. Cette flexibilité est cruciale pour adapter la stratégie énergétique du pays face aux évolutions rapides du marché mondial de l’énergie et aux impératifs de durabilité.
En parallèle, le ministre Gan a annoncé les plans de Singapour pour créer une entité centrale du gaz, ou Gasco, qui centralisera l’approvisionnement et la distribution de gaz au secteur de l’énergie. « Nous établirons Gasco en tant qu’entreprise entièrement détenue par le gouvernement d’ici la fin de l’exercice financier, » a-t-il expliqué. « Cette approche nous permettra de négocier des conditions de contrat de gaz plus favorables, de conclure des contrats à long terme pour des prix et une fourniture plus stables, et de nous approvisionner en gaz à partir de sources diversifiées afin de réduire le risque de concentration. »
Initiatives sur l’Ammoniac et l’Hydrogène
Le ministre Gan a également fourni des détails sur les initiatives de Singapour concernant l’ammoniac. Deux consortiums ont été présélectionnés dans le cadre du programme pilote sur l’ammoniac, qui débutera les études préliminaires de conception d’ingénierie de premier plan (FEED) d’ici la fin de 2024. « Ce pilote nous permettra d’acquérir une expérience précieuse dans la gestion des chaînes d’approvisionnement en ammoniac à faible émission de carbone, » a-t-il ajouté.
Singapour a dévoilé sa Stratégie Nationale de l’Hydrogène il y a quelques années et, en 2023, a invité des consortiums à participer à une demande de proposition pour un projet pilote sur l’île de Jurong visant à explorer l’utilisation de l’ammoniac à faible émission de carbone pour la production d’électricité et le ravitaillement maritime.
Le gouvernement a également lancé l’Initiative de Financement pour la Recherche en Énergie à Faible Carbone (Low Carbon Energy Research – LCER), allouant plus de 180 millions de dollars singapouriens depuis 2020 pour soutenir la recherche sur les technologies énergétiques à faible émission de carbone, y compris l’hydrogène. En 2024, le Centre pour les Innovations en Hydrogène a été inauguré à l’Université Nationale de Singapour (NUS), le premier de son genre en Asie du Sud-Est, visant à faire progresser la recherche sur l’hydrogène à travers toute la chaîne de valeur.