Sierra Leone entame sa première étude sismique tridimensionnelle offshore depuis plus de dix ans afin d’évaluer précisément les ressources potentielles en hydrocarbures de son bassin maritime. Menée en partenariat avec la société de conseil GeoPartners, cette campagne sismique doit permettre à ce pays d’Afrique de l’Ouest de délimiter les zones exploitables pour de futures licences pétrolières et gazières. Le pays espère lancer sa prochaine ronde d’octroi de licences pétrolières en octobre, sous réserve des résultats de cette nouvelle étude. Cette initiative fait suite à une précédente ronde de licences achevée en 2023.
Réévaluation des blocs potentiels offshore
Selon Foday Mansaray, Directeur général du Sierra Leone Petroleum Directorate, jusqu’à 60 blocs offshore pourraient être mis en adjudication. Cette campagne sismique a pour objectif premier de diminuer le risque d’investissement en fournissant aux potentiels investisseurs des données géologiques précises. Le traitement des données issues de cette étude se déroule actuellement avec l’aide de la société multiclients TGS, spécialisée dans les données géologiques pour l’industrie pétrolière. La finalisation de cette phase d’analyse préliminaire des données sismiques est attendue dans les prochains mois, ouvrant ainsi la voie à de futures négociations avec des sociétés pétrolières internationales.
Ressources estimées et contexte régional
Le potentiel offshore de la Sierra Leone est estimé à environ 30 milliards de barils équivalents pétrole récupérables, selon les autorités locales. Parmi ces réserves, figure notamment le prospect Vega, précédemment identifié par Anadarko Petroleum, avec des ressources estimées à environ 3 milliards de barils récupérables. Bien que des découvertes précédentes aient eu lieu avec des acteurs comme Anadarko Petroleum et la société russe Lukoil, celles-ci n’ont jamais atteint un seuil permettant une exploitation commerciale. Les futures adjudications devraient toutefois exclure les zones ultra-profondes, habituellement réservées à des négociations directes entre l’État et les opérateurs.
Intérêt croissant des multinationales pétrolières
Au cours des 18 derniers mois, plusieurs entreprises majeures, telles que Shell, Petrobras, Hess et Murphy Oil, ont acquis des données géologiques disponibles à la vente sur la région. La Sierra Leone, située entre deux pays producteurs de pétrole, la Côte d’Ivoire au sud et le Sénégal au nord, souhaite capitaliser sur cette dynamique régionale favorable à l’exploration pétrolière et gazière. Foday Mansaray compare ainsi les opportunités actuelles à celles récemment observées en Namibie et au Guyana, pays où l’activité d’exploration a fortement progressé après plusieurs années de stagnation.
Selon Mansaray, Sierra Leone se positionne désormais comme un acteur clé sur la carte énergétique ouest-africaine, anticipant un développement majeur de son secteur pétrolier.