L’usine de Siemens Gamesa au Havre s’apprête à franchir un nouveau cap. Avec un investissement de 200 millions d’euros, le site, inauguré en 2022, va être étendu pour produire des pales d’éoliennes plus longues et plus performantes. Cette initiative vise à consolider la position de la France et de l’Europe dans un marché en pleine expansion, dominé par la Chine.
Une montée en puissance de la production
Actuellement, l’usine produit des pales de 75 et 81 mètres destinées à des turbines de 7 à 8 MW, équipant plusieurs parcs éoliens marins français. Grâce à cette extension, la capacité de production passera à des pales de 115 mètres, adaptées à des turbines de 14 MW. Cette nouvelle génération de machines disposera d’un rotor de 236 mètres, renforçant ainsi la compétitivité du groupe germano-espagnol sur le marché international.
Une concurrence chinoise de plus en plus forte
Siemens Gamesa doit faire face à une pression croissante. En Chine, des acteurs comme Goldwind développent déjà des éoliennes allant jusqu’à 18 MW, et certains modèles en projet atteindraient 22 MW. Cette course à la puissance met les industriels européens au défi d’innover pour maintenir leur position sur le marché mondial.
Un soutien public conséquent
Le projet bénéficie d’un financement public significatif, avec 170 millions d’euros d’aides, dont 35 millions d’euros de fonds européens, 80 millions des collectivités locales et 54 millions sous forme de crédit d’impôt. Le ministre français de l’Énergie, Marc Ferracci, a justifié cet appui par la nécessité de renforcer l’industrie européenne face à une concurrence jugée « féroce et parfois déloyale ».
Vers une stratégie industrielle européenne renforcée
Pour soutenir cette dynamique, la France compte introduire de nouveaux critères dans les appels d’offres pour l’éolien en mer. L’objectif est de favoriser les équipements produits en Europe et en France. Ces mesures seront appliquées dès cette année pour l’appel d’offres n°9, dont les résultats sont attendus d’ici fin 2025.
Avec 1,5 GW d’éolien en mer installés à fin septembre 2024, la France ambitionne d’atteindre 18 GW en 2035 et 45 GW en 2050. Dans ce contexte, le développement de sites industriels tels que celui du Havre constitue un levier stratégique pour atteindre ces objectifs.