Sibanye-Stillwater, leader sud-africain des métaux précieux, veut s’imposer sur le marché européen des batteries. C’est ce qu’a déclaré, ce 17 mars, Mika Seitovirta, directeur régional pour l’Europe de Sibanye-Stillwater.
L’entreprise développe actuellement sa stratégie européenne. Selon Mika Seitovirta, elle a identifié deux marchés importants : la France et la Finlande. En effet, ces deux pays accordent de l’importance aux matières premières critiques.
Outre l’Europe, Neal Froneman, PDG de Sibanye-Stillwater, entend reproduire sa stratégie pour l’Europe en Amérique du Nord. L’entreprise mise alors sur son profil écologique et les écosystèmes des batteries.
Sibanye-Stillwater multiplie les investissements en Europe
Sibanye-Stillwater a d’ores et déjà commencé à s’implanter en Europe. En effet, elle multiplie les investissements en Europe, et plus particulièrement en France et en Finlande. Neal Froneman se réjouit de l’accueil qui lui est réservé :
« Nous sommes heureux et privilégiés de nous être positionnés dans ces deux pays [La France et la Finlande] et d’avoir été bien accueillis. »
En février, l’entreprise a finalisé l’achat de l’usine de traitement du nickel d’Eramet, à Sandouville (Seine Maritime). En mars, Sibanye-Stillwater a annoncé investir, à hauteur de 28,5 millions d’euros, dans Verkor, fabriquant français de batteries pour véhicules électriques. L’entreprise française prévoit de construire une gigafactory de 16 GWh dans la région de Dunkerque.
Outre la France, l’entreprise sud-africaine a investi dans Keliber. Celle-ci a un projet de lithium dans la région de Kaustinen. Selon une étude de faisabilité, les réserves sont estimées à 9,3 millions de tonnes.
En effet, Sibanye-Stillwater a finalisé son investissement de 30 millions d’euros dans la société finlandaise. Elle détient désormais 30 % des parts de cette dernière. Selon Mika Seitovirta, Keliber devrait lancer son premier projet de production intégrée d’hydroxyde de lithium dès 2024.
Le projet bénéficie d’un accès à une énergie renouvelable. De plus, le site est à proximité de ses clients d’Europe centrale. Ces éléments permettent à Keliber d’offrir l’un des hydroxydes de lithium les plus écologiques du marché.
Avec ces investissements, Sibanye-Stillwater développe des capacités dans des domaines où l’entreprise n’est, traditionnellement, pas présente. Mika Seitovirta explique :
« Il en va de même pour Keliber, parce que, de toute évidence, Keliber n’est pas seulement un projet minier, mais aussi un projet chimique et nous commençons à apprendre grâce à ces capacités, le rôle chimique de cette industrie, ce qui est très important. »
Le secteur des batteries doit faire face au manque de métaux
En examinant le paysage européen et l’équilibre entre l’offre et la demande à l’horizon 2030, Mika Seitovirta a également indiqué qu’il n’y avait pas assez de matériaux. Cette affirmation n’est pas nouvelle mais les derniers chiffres sont plus inquiétants que prévu.
En effet, selon lui, le manque d’hydroxyde de lithium pourrait bloquer jusqu’à 50 % des projets actuellement prévus. Le PDG de la firme sud-africaine déclare :
« Il est clair qu’il n’y a pas assez de métaux pour batteries pour soutenir les prévisions de pénétration des véhicules électriques à batterie et nous avons consciemment décidé, pour diverses raisons, de faire partie des écosystèmes de l’Europe et de l’Amérique du Nord et nous voulons donc produire autant de métal primaire que possible dans ces régions, mais c’est limité. »
Cependant, Sibanye-Stillwater est convaincu que les projets dans lesquels elle est impliquée se concrétiseront. En effet, l’entreprise ne se concentre pas uniquement sur le lithium. Elle cherche d’autres opportunités. Par exemple, elle s’intéresse au nickel. De plus, Mika Seitovirta annonce se pencher sur le recyclage.