Shell a renforcé mercredi ses restrictions concernant l’achat de pétrole russe. L’entreprise déclare qu’elle n’accepterait plus de produits raffinés contenant du pétrole russe, y compris les carburants mélangés.
Shell : plus aucun produit contenant du carburant russe
Le mois dernier, Shell a déclaré qu’elle cesserait progressivement d’acheter du brut russe et de s’impliquer dans tous les hydrocarbures russes. Notamment après avoir fait face à de vives protestations pour avoir acheté une cargaison de brut russe peu après l’invasion de l’Ukraine par Moscou.
Shell, dont le siège est à Londres et qui est le plus grand négociant de pétrole au monde, a néanmoins continué à accepter des produits contenant moins de 50 % de carburant russe. En cause, les clauses figurant dans ses contrats commerciaux.
Mais mercredi, elle a déclaré qu’elle n’accepterait plus aucun produit de ce type en provenance de Russie.
Dans une offre pour une cargaison de carburéacteur sur la plate-forme de négociation Platts, Shell informe que :
« Une condition de cette offre est que les marchandises vendues et livrées par le vendeur ne seront pas originaires de la Fédération de Russie (RF), ni n’auront été mélangées avec un produit fabriqué en RF, et que le transport des marchandises vendues ne commencera pas à partir de la RF ou n’impliquera pas de transit par la RF ».
Éliminer progressivement le pétrole et le gaz russe
Un porte-parole de Shell a confirmé la modification de ses conditions et déclare :
« Nous nous efforçons d’éliminer progressivement le pétrole et le gaz russes de notre chaîne d’approvisionnement tout en protégeant l’approvisionnement en énergie et en carburant sur lequel des millions de personnes comptent chaque jour. Nous progressons de manière satisfaisante et avons pris une mesure supplémentaire pour renforcer nos conditions commerciales afin d’atteindre cet objectif ».
Les nouvelles conditions n’ont pas d’incidence sur les achats de brut russe, que Shell souhaite éliminer progressivement.
L’Europe est fortement tributaire du pétrole brut et des produits raffinés russes, dont le diesel et le kérosène. En outre, la Russie est le premier fournisseur de pétrole de l’Europe, fournissant un peu plus d’un quart des importations de pétrole de l’UE en 2020.
Le mélange de carburants est une pratique courante et peut se produire au niveau de l’entreprise ou dans des réservoirs de stockage qui contiennent un mélange de carburants provenant de différents pays.
D’autres entreprises européennes, dont TotalEnergies, Repsol et BP, n’achètent plus de produits raffinés à contenu russe. Les sanctions à l’égard de la Russie se durcissent à mesure que la guerre se poursuit.