Le groupe pétrolier britannique BP a vu son action progresser à la Bourse de Londres le 6 mai, portée par des informations de presse indiquant que Shell envisagerait un éventuel rachat. Selon des sources proches du dossier citées par Bloomberg le même jour, Shell suivrait de près la situation mais attendrait une nouvelle baisse des actions et des cours du pétrole avant de prendre une décision.
Une opération qui pourrait dépasser 200 milliards de livres
Si elle devait se concrétiser, cette fusion entre les deux majors donnerait naissance à un conglomérat valorisé plus de 200 milliards de livres sterling (environ $250bn), selon les estimations au cours actuel. Aucune offre formelle n’a cependant été déposée à ce jour, et les deux entreprises n’ont pas confirmé les discussions. BP, contacté par AFP, a indiqué ne pas commenter « les spéculations et les rumeurs du marché ». Shell, de son côté, a renvoyé aux propos de son directeur général, Wael Sawan, qui a déclaré le 3 mai que le groupe continuerait « à étudier les opportunités », tout en donnant la priorité à des rachats de ses propres actions.
Un contexte défavorable pour BP
La valorisation de BP, actuellement estimée à 56 milliards de livres ($70bn), est nettement inférieure à celle de Shell, qui atteint 149 milliards de livres ($187bn). BP subit la pression de l’actionnaire activiste Elliott Management Corporation, qui a récemment acquis plus de 5 % de son capital. Le groupe a publié des résultats en forte baisse au premier trimestre, avec un bénéfice net divisé par plus de trois à $687mn, ce qui a accentué la défiance du marché.
Réactions contrastées sur les marchés
L’action BP a gagné environ 1 % en séance après avoir bondi de 3,5 % à l’ouverture. En parallèle, l’action Shell reculait de 1,5 %, reflétant une prudence des investisseurs face aux incertitudes entourant une possible acquisition. « L’idée d’une offre de Shell sur BP circule depuis des décennies, mais cette fois, cela semble différent », a indiqué Kathleen Brooks, analyste chez XTB, citée par AFP.
Des arbitrages attendus sur la stratégie de Shell
Shell a également publié des résultats en baisse au premier trimestre, avec un recul d’un tiers de son bénéfice net en un an. Malgré ce contexte, le groupe a dépassé les attentes du marché et poursuit une stratégie axée sur le retour aux actionnaires, à travers des rachats d’actions et des dividendes. Aucun calendrier ni modalité précise n’ont été évoqués concernant un éventuel rapprochement avec BP.