Shell intensifie ses activités d’exploration pétrolière au large du Suriname. La compagnie prévoit de forer jusqu’à quatre puits dans le bloc offshore 65, le premier, nommé Araku Deep-1, devant être réalisé au deuxième trimestre 2025. Situé à une profondeur de 960 mètres, ce bloc a été attribué à Shell et à son partenaire qatari lors du cycle de licences Demerara en 2023.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte régional dynamique, marqué par des projets majeurs tels que GranMorgu dans le bloc 58 voisin, exploité par TotalEnergies et APA Corporation. Avec un investissement de 10,5 milliards de dollars, ce projet vise à extraire 750 millions de barils à partir de 2028, établissant ainsi une nouvelle ère pour le secteur énergétique du Suriname.
Expansion des campagnes gazières
De son côté, Petronas intensifie ses efforts dans le développement gazier du pays. En partenariat avec ExxonMobil, Petronas envisage de développer le champ gazier Sloanea dans le bloc 52 via une installation flottante de gaz naturel liquéfié (FLNG). Ce projet marquerait une première pour le Suriname, qui pourrait devenir un acteur majeur de l’exportation de gaz naturel.
Pour soutenir ce développement, la compagnie nationale Staatsolie a signé un accord avec Petronas en 2024, incluant une exonération fiscale de 10 ans à partir de la mise en production. Cependant, l’issue de ce projet reste conditionnée aux résultats des élections générales prévues en mai 2025.
Un relevé sismique stratégique
Dans le cadre de son exploration, Petronas a mobilisé le navire Amazon Warrior, appartenant à la société norvégienne Shearwater, pour mener une étude sismique en 3D couvrant 6 042 km² sur les blocs 63 et 52. Cette campagne, prévue pour durer 150 jours, fournira des données essentielles pour guider les futurs développements.
Le bloc 63, situé au sud-est du bloc 42 opéré par Shell, est particulièrement stratégique pour cartographier les ressources gazières de la région. Ces efforts soulignent la volonté des acteurs énergétiques de maximiser le potentiel du bassin offshore du Suriname, dans un contexte de compétition régionale intense.
Un potentiel énergétique clé
À l’ouest du Suriname, le bassin de Guyane-Suriname continue de susciter un intérêt croissant, notamment avec le bloc Stabroek de Guyane, opéré par ExxonMobil et ses partenaires. Ces projets, produisant déjà plus de 600 000 barils par jour, illustrent le potentiel de la région pour répondre à la demande énergétique mondiale croissante.
Les développements de Shell et Petronas renforcent la position du Suriname comme acteur clé dans le secteur pétrolier et gazier, tout en posant les bases d’une croissance économique soutenue grâce à ses ressources naturelles.