Shell développe Polaris, un projet de CCUS ambitieux qui doit lui permettre de réduire massivement ses émissions de CO2. Ce projet, en deux phases, vise à devenir un hub de stockage de carbone pour la région. Shell souhaite ainsi amplifier sa production bas-carbone.
Shell développe son projet de CCUS à grande échelle
Shell développe un projet de captage et de stockage du carbone (CCUS) à grande échelle dans son complexe de Scotford. Intitulé Polaris, ce projet canadien vise à transformer Scotford en parc énergétique et chimique majeur pour Shell. Il doit notamment permettre à Shell de fournir à ses clients des produits à faible teneur en carbone, comme l’hydrogène.
Le CO2 capté par Polaris sera transporté par un pipeline de 12 kilomètres jusqu’à des puits de stockage en Alberta. Là, le CO2 sera stocké à plus de 2 km sous terre. Cette formation a déjà fait ses preuves lors d’un autre projet de CCUS de Shell à Scotford, en activité depuis 2015.
Stocker 300 millions de tonnes de CO2
Polaris permettrait à Shell de capter le CO2 de sa raffinerie et son usine chimique à Scotford. Il est notamment attendu que Polaris permette de stocker 300 millions de tonnes de CO2 au cours de sa vie. Ce projet s’inscrit dans la volonté de Shell de décarboner son industrie, et de nullifier ses émissions d’ici à 2050.
En particulier, Polaris contribuerait significativement à leur objectif d’augmenter de 25 millions de tonnes par an leur capacité de CCUS. Sa phase initiale doit permettre de stocker 750.000 tonnes par an de CO2. Cela correspondrait à une réduction des émissions (directes et indirectes) de 40% pour la raffinerie, et 30% pour l’usine chimique.
Une opportunité économique considérable
La première phase d’exploitation est prévue pour le milieu de la décennie. Sous réserve d’une décision d’investissement finale de Shell prévue en 2023, elle se focalisera sur le captage post-combustion dans les usines d’hydrogènes. Le traitement du flux de déchets permettra notamment l’obtention de produits chimiques à faible teneur en carbone, aux exploitations nombreuses.
Ce projet permettra également au gouvernement de capitaliser sur de nouvelles opportunités économiques, en lignes avec un avenir bas-carbone. De tels projets montrent en effet que les industries pétrolière et gazière de la région continuent à se développer. Polaris, notamment, doit permettre la création de 2000 nouveaux emplois.
Un hub de stockage dans l’Alberta
La seconde phase d’exploitation de Polaris prévoit la création d’un hub de stockage de CO2 en Alberta. Cela permettra de décarboner davantage les installations de Shell tout en stockant les émissions provenant de sources industrielles tierces.
Une fois entièrement construit, Polaris pourrait servir de centre de stockage à plus de 10 millions de tonnes de CO2 par an.
Le CCUS au service de la production d’hydrogène
Polaris contribuerait également à faire de la région d’Edmonton la première plaque tournante de l’hydrogène au Canada.
En effet, le CO2 capté dans les usines d’hydrogène de la raffinerie sera employé à la production d’hydrogène bleu. Ce composant est notamment utilisé dans le processus de raffinage. Les phases ultérieures du projet permettront donc de produire de l’hydrogène bleu à grande échelle.
Shell étudie également la possibilité de développer des volumes supplémentaires d’hydrogène bleu et vert à Scotford. L’entreprise cherche à tirer parti de l’abondance de gaz naturel et de la disponibilité de sources d’énergie renouvelables en Alberta.
Ainsi, Polaris cristallise l’ambition de Shell de transformer Scotford en un parc énergétique et chimique entièrement intégré. Un processus qui s’appuie sur les positions de pointe du site en matière d’efficacité énergétique et de CSC.