La décision de l’administration Trump de suspendre des projets éoliens offshore déjà autorisés aux États-Unis représente un signal négatif pour les acteurs du secteur, selon la présidente de Shell U.S., Colette Hirstius. S’exprimant dans un entretien, elle a mis en garde contre l’impact de cette instabilité réglementaire sur l’attractivité du marché américain pour les investissements énergétiques à long terme.
Shell critique la volatilité réglementaire américaine
Colette Hirstius a affirmé que les projets énergétiques dotés de toutes les autorisations nécessaires devraient être menés à terme. Selon elle, l’environnement réglementaire incertain constitue un frein majeur aux investissements industriels. Elle a souligné que les décisions politiques susceptibles de favoriser un segment énergétique au détriment d’un autre créent un climat d’imprévisibilité difficile à gérer pour les entreprises multinationales.
Dans ses déclarations, elle a averti que le balancier politique américain pourrait basculer à nouveau en défaveur des hydrocarbures si les renouvelables continuent d’être bloqués. « Je pense que l’incertitude réglementaire est très dommageable. Quelle que soit l’ampleur du mouvement dans un sens, il y aura probablement un retour de force dans l’autre », a-t-elle déclaré.
Douze projets offshore annulés et un financement supprimé
En août, l’administration Trump a annulé un financement fédéral de $679mn destiné à 12 projets éoliens offshore. Cette décision remet en cause plusieurs programmes déjà approuvés et soutenus par l’administration précédente, qui avait fait de l’éolien en mer un pilier de sa politique énergétique.
Shell, qui emploie plus de 11 000 personnes aux États-Unis, est également le premier producteur de pétrole et de gaz dans le golfe du Mexique. Son implication croissante dans les énergies renouvelables aux États-Unis s’inscrivait dans une stratégie de diversification de portefeuille. La suspension brutale de projets autorisés pourrait ainsi remettre en cause certaines ambitions d’expansion.
Un marché fragilisé par l’instabilité politique
L’arrêt de ces projets représente un risque pour la chaîne d’approvisionnement et les contrats d’infrastructure en cours, selon plusieurs entreprises du secteur. Pour les développeurs, cette incertitude pèse également sur la rentabilité des investissements déjà engagés.
La présidente de Shell U.S. a insisté sur la nécessité de garantir un cadre réglementaire stable pour permettre aux opérateurs de prendre des décisions à long terme. « J’aimerais vraiment que les projets déjà autorisés continuent leur développement », a-t-elle précisé.