Le producteur canadien ShaMaran Petroleum Corp. a confirmé qu’une explosion s’est déclarée à 07 h 00, heure locale, sur une installation pétrolière exploitée par HKN Energy Ltd. dans le champ Sarsang, situé dans la région autonome du Kurdistan en Iraq. Tous les employés ont été évacués sans blessure, selon le communiqué publié le 15 juillet. Les équipes de sécurité ont immédiatement isolé l’unité concernée et suspendu toutes les opérations. Aucun chiffre officiel sur les dommages matériels n’est encore disponible, mais la production reste stoppée jusqu’à nouvel ordre.
Premières constatations techniques
HKN Energy a indiqué qu’une chute de pression soudaine avait été enregistrée quelques secondes avant la déflagration, d’après un rapport interne préliminaire consulté par Bloomberg. Des inspecteurs des autorités régionales irakiennes se sont rendus sur place pour vérifier la conformité des installations. Le champ produisait récemment 17 000 barils par jour, un volume désormais interrompu. Aucune fuite de pétrole n’a été signalée, mais des tests supplémentaires sur les eaux souterraines sont prévus.
Les partenaires ont déclenché leurs polices d’assurance « perte d’exploitation » afin de limiter l’effet sur leurs flux de trésorerie. Des analystes de Wood Mackenzie estiment qu’une interruption d’une semaine pourrait réduire les recettes fiscales régionales d’environ $2 mn si le Brent reste autour de $85. Les sous-traitants locaux ont demandé une revue complète des protocoles de sécurité avant toute reprise. Le ministère fédéral du Pétrole n’a pas commenté la situation.
Impact financier pour ShaMaran
ShaMaran détient 18 % du bloc Sarsang aux côtés de l’opérateur HKN Energy. Le champ représentait environ 30 % des flux nets de trésorerie de la société au premier trimestre, selon son rapport publié en mai. ShaMaran disposait de $34 mn de trésorerie à fin mars, un coussin jugé modeste par BMO Capital Markets face à une interruption prolongée. Les paiements dus par la Société du pétrole du Kurdistan restent par ailleurs soumis à des retards fréquents, accentuant la pression sur le fonds de roulement.
Le titre ShaMaran a reculé de 8 % à Toronto le 15 juillet et le rendement de son obligation senior à cinq ans a grimpé de 130 points de base, selon Refinitiv. « ShaMaran et HKN s’engagent à appliquer les normes de sécurité les plus élevées et publieront de nouvelles informations dès qu’elles seront disponibles », a indiqué l’entreprise. Les enquêteurs internes doivent déterminer si l’équipement touché figurait dans le programme de maintenance quinquennal lancé cette année. Les conclusions initiales sont attendues sous 48 heures.
Prochaines étapes opérationnelles
L’assureur Lloyd’s Register a mandaté des experts pour inspecter les soupapes de décharge, le système d’injection de gaz inerte et le collecteur principal afin d’identifier la cause exacte de l’incident. Parallèlement, HKN a déplacé le personnel non essentiel vers des centres de formation à Erbil, réduisant ainsi l’exposition aux risques potentiels. Les autorités régionales exigent une évaluation environnementale complète avant toute reprise. La production ne redémarrera qu’après validation des certificats de conformité par l’Organisation irakienne de normalisation et du contrôle de la qualité.