La Serbie, l’un des rares pays européens à maintenir d’importants contrats gaziers avec la Russie, envisage un nouvel accord de fourniture avec Gazprom, qui débutera en septembre. Dusan Bajatovic, directeur général de l’entreprise publique serbe Srbijagas, affirme que ce contrat offrira le « meilleur prix en Europe », tout en évitant de préciser le tarif exact en raison des discussions commerciales toujours en cours.
Contexte énergétique européen
La Serbie consomme annuellement environ 3 milliards de mètres cubes de gaz russe. Alors que l’Union Européenne (UE) propose actuellement d’interdire totalement les importations de gaz naturel russe, y compris le gaz naturel liquéfié (GNL), d’ici la fin de l’année 2027, la Serbie poursuit ses échanges commerciaux avec Gazprom.
La relation de dépendance énergétique de la Serbie envers la Russie intervient dans un contexte tendu en Europe, où la majorité des nations cherchent activement à diversifier leurs sources d’approvisionnement. La proposition récente de l’UE est juridiquement contraignante pour tous les membres potentiels, y compris les pays candidats à l’adhésion, tels que la Serbie.
Durée du futur contrat
Le futur accord pourrait durer de trois à dix ans, selon les modalités encore en négociation. Ce calendrier stratégique coïncide avec une période critique pour l’avenir énergétique de la région, marquée par les tensions politiques accrues autour des approvisionnements en hydrocarbures et la diversification énergétique.
Selon Bajatovic, la dépendance européenne envers le gaz russe est incontournable d’un point de vue purement économique : « C’est mathématique. Vous ne pouvez résoudre l’équation des approvisionnements gaziers en Europe à des tarifs acceptables sans le gaz russe », a-t-il expliqué lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg.
Perspectives du marché gazier mondial
Le directeur général de Srbijagas a également souligné que l’avenir du marché gazier mondial serait principalement déterminé par la Russie et les États-Unis en tant que grands producteurs, ainsi que par la Chine en tant que consommateur majeur. Selon lui, l’Europe devra nécessairement composer avec cette réalité économique.
Par ailleurs, Bajatovic s’est exprimé favorablement quant à une éventuelle reprise du gazoduc Nord Stream par des investisseurs américains. Ce gazoduc, reliant la Russie à l’Allemagne sous la mer Baltique, avait été gravement endommagé par des explosions survenues en 2022, stoppant ainsi toutes les livraisons depuis cette date.
La Serbie continue donc de miser sur un partenariat énergétique fort avec la Russie, tout en étant confrontée aux orientations énergétiques européennes, dans un contexte où les intérêts économiques nationaux jouent un rôle déterminant dans les choix stratégiques à venir.