Le gouvernement sud-coréen a confirmé l’attribution de 689 mégawatts (MW) de capacité dans le cadre de l’appel d’offres public 2025 pour l’éolien offshore, tout en écartant l’ensemble des projets prévoyant l’usage de turbines étrangères. Cette décision, annoncée par le ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Énergie, reflète une volonté affirmée de soutenir la chaîne d’approvisionnement nationale dans un secteur estimé à plusieurs centaines de milliers de milliards de wons à horizon 2030.
Des choix technologiques orientés vers l’industrie domestique
Les quatre projets sélectionnés dans le segment public ont tous proposé, à l’exception d’un site pilote, l’intégration de turbines sud-coréennes fournies par Doosan Enerbility. Ces modèles de 10 MW, récemment développés, font ainsi leur entrée sur le marché commercial. À l’inverse, les deux projets déposés dans la catégorie générale, qui visaient à sécuriser environ 750 MW de capacité, ont été rejetés, principalement en raison du recours prévu à des turbines étrangères ou à technologie non nationale.
Les développeurs retenus se verront garantir un tarif d’achat fixe de l’électricité sur vingt ans, ce qui sécurise leur rentabilité et encourage les investissements à long terme. Cette mesure s’inscrit dans une stratégie de politique industrielle visant à aligner les objectifs énergétiques et les capacités manufacturières du pays.
Vers une souveraineté technologique accrue dans l’éolien en mer
La Corée du Sud ambitionne de déployer 14 gigawatts (GW) de capacité éolienne offshore d’ici 2030. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement prévoit un investissement d’environ KRW100tn ($73.12bn). Dans ce contexte, la réduction de la dépendance aux composants étrangers devient un impératif stratégique. Le ministère a précisé que les futurs appels d’offres intégreront des critères renforcés liés à la sécurité technologique et à la participation locale dans la chaîne de valeur.
Doosan Enerbility apparaît ainsi comme un bénéficiaire direct de cette politique, positionnée désormais comme acteur clé dans la dynamique industrielle de la transition énergétique sud-coréenne. Le développement de composants critiques sur le territoire national est perçu comme un levier pour renforcer l’autonomie énergétique du pays tout en soutenant l’emploi local.
Un message adressé aux investisseurs et équipementiers étrangers
Cette orientation réglementaire constitue un signal clair à destination des développeurs internationaux : la participation au marché sud-coréen de l’éolien en mer nécessitera une intégration plus poussée au tissu industriel local. Plusieurs groupes européens, historiquement actifs dans la région, pourraient voir leur accès limité s’ils ne s’alignent pas sur ces exigences de localisation technologique.
Le renforcement des critères non tarifaires dans les procédures d’attribution devrait modifier la structure concurrentielle des prochaines enchères. En privilégiant la production nationale, le gouvernement cherche à préserver ses intérêts stratégiques dans un secteur jugé critique pour la sécurité énergétique et l’indépendance technologique.