La Commission sud-coréenne de sûreté nucléaire (Nuclear Safety and Security Commission, NSSC) a approuvé officiellement le démantèlement du réacteur numéro un de la centrale nucléaire de Kori, située à proximité de Busan, marquant ainsi le début effectif du premier processus de démantèlement nucléaire du pays. Ce réacteur, un modèle à eau pressurisée de 576 mégawatts électriques (MWe), avait cessé définitivement ses activités commerciales le 18 juin 2017 après près de quatre décennies d’exploitation. Korea Hydro & Nuclear Power (KHNP), société publique exploitante, avait soumis dès mai 2021 un plan détaillé de démantèlement pour approbation. La validation finale du dossier par la NSSC intervient après une phase approfondie d’examen technique et réglementaire menée notamment par l’Institut coréen de sûreté nucléaire (Korea Institute of Nuclear Safety, KINS).
Planification technique rigoureuse
Selon les annonces officielles de KHNP, le processus intégral de démantèlement devrait s’étaler jusqu’en 2037, avec une série de procédures progressives clairement définies. Dès le mois prochain, la société débutera les travaux de démantèlement des installations de la salle des turbines. Une des étapes cruciales de cette opération concernera le transfert prévu en 2031 du combustible nucléaire usagé depuis la piscine de stockage vers un site de stockage à sec localisé sur le terrain de la centrale. Le démontage final des systèmes radioactifs se fera ensuite, avec un objectif de clôture des travaux fixé à l’horizon 2037.
Coopération industrielle stratégique
Le démantèlement de Kori 1 revêt également une dimension industrielle majeure pour le secteur nucléaire sud-coréen. Dès septembre 2017, l’Institut coréen de recherche sur l’énergie atomique (Korea Atomic Energy Research Institute, KAERI) avait établi des partenariats techniques avec plusieurs entreprises nationales afin de développer les compétences nécessaires au chantier. Parmi les groupes industriels engagés figurent notamment Kepco Plant Service & Engineering et Doosan. Les domaines spécifiques couverts par ces partenariats incluent les technologies de démantèlement, de mesure de contamination des sols et de gestion des déchets radioactifs.
Transparence et suivi réglementaire renforcés
La NSSC souligne que, compte tenu du caractère inédit du démantèlement nucléaire dans le pays, elle assurera une surveillance étroite et continue de l’ensemble des opérations. Selon Choi Won-ho, président de la NSSC, « nous inspecterons rigoureusement chaque étape du démantèlement pour garantir la sécurité du public et divulguerons de manière transparente les résultats des inspections ». De son côté, Hwang Joo-ho, directeur général de KHNP, a indiqué que ce projet serait conduit en totale transparence vis-à-vis des populations locales et des parties prenantes.
Cette première expérience sud-coréenne de démantèlement nucléaire servira de base à l’internalisation progressive des compétences techniques nationales en matière de gestion post-exploitation des installations nucléaires civiles.