Saudi Aramco a annoncé dimanche un bond de 82% de son bénéfice net au premier trimestre. Il est porté par la flambée des cours du pétrole. Elle a propulsé le géant saoudien de l’énergie au rang de première capitalisation boursière mondiale.
Son bénéfice net s’est élevé à 39,5 milliards de dollars, contre 21,7 milliards de dollars sur la même période en 2021.
Cela s’explique “principalement grâce à la hausse des prix du pétrole brut et des volumes vendus, et à l’amélioration des marges en aval (raffinage et distribution)”, indique Saudi Aramco dans un communiqué.
C’est un record depuis l’introduction en Bourse du plus grand exportateur de pétrole au monde en 2019. Le bond de ses bénéfices s’inscrit dans le sillage d’une série d’annonces économiques favorables pour l’Arabie saoudite. Le secteur pétrolier en plein essor soutient le taux de croissance le plus rapide depuis une décennie.
Les derniers résultats financiers d’Aramco ont été publiés quatre jours après que l’entreprise a détrôné Apple en tant que société la mieux valorisée au monde. Ses actions valaient 2.430 milliards de dollars contre 2.370 milliards pour la société américaine. En mars, le géant saoudien avait annoncé une hausse de 124% de son bénéfice net en 2021 par rapport à l’année précédente.
9,6% de croissance au premier trimestre pour Aramco
Cependant, l’entreprise, fleuron du royaume et source essentielle de revenus pour l’Etat, est confrontée à des problèmes de sécurité liés à la guerre. Elle est menée par la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite contre les rebelles Houthis du Yémen, qui ont ciblé à plusieurs reprises le royaume. En 2019, des attaques aériennes revendiquées par les Houthis ont visé deux installations d’Aramco dans l’est de l’Arabie saoudite. Elles ont temporairement interrompu la moitié de la production de brut dans le royaume.
En mars, une attaque des Houthis contre des installations d’Aramco a encore provoqué une baisse “temporaire” de la production. Le géant pétrolier a également annoncé dimanche augmenter son capital. Il va émettre 20 milliards d’actions distribuées gratuitement aux actionnaires. Le ratio sera d’une action offerte pour dix détenues. Un dividende de 18,8 milliards de dollars sera versé au deuxième trimestre, a-t-il aussi précisé.
“Dans un contexte de volatilité accrue sur les marchés mondiaux, nous restons déterminés à répondre à la demande mondiale d’une énergie fiable, abordable et de plus en plus durable”, a déclaré Amin Nasser, président-directeur général d’Aramco.
Début mai, l’Arabie saoudite a fait état de son taux de croissance le plus important depuis dix ans. Le secteur pétrolier en plein essor a alimenté une hausse de 9,6% au premier trimestre par rapport à la même période en 2021.
Hausse attendue du PIB de 7,6% en Arabie saoudite
Le plus grand exportateur de pétrole a résisté aux demandes des Etats-Unis d’augmenter sa production. Ces derniers veulent tenter de contenir des prix qui ont grimpé en flèche depuis le début de la guerre en Ukraine. Dans ce contexte, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont marqué leur engagement envers l’OPEP. Ils ont ainsi souligné leur indépendance croissante vis-à-vis de leur allié traditionnel américain.
Le Produit intérieur brut (PIB) de l’Arabie saoudite devrait croître de 7,6% en 2022. C’est ce qu’a estimé le Fonds monétaire international (FMI) en avril. Le royaume cherche à la fois à ouvrir et à diversifier son économie dépendante du pétrole. C’est particulièrement le cas depuis la désignation de Mohammed ben Salmane comme prince héritier en 2017.
Aramco a introduit 1,7% de ses actions à la bourse saoudienne en décembre 2019. Ils ont ainsi levé 29,4 milliards de dollars (26,5 milliards d’euros). C’est la plus grande introduction en Bourse de l’histoire. En février, le royaume a transféré 4% des actions d’Aramco au fonds souverain du pays. C’est un geste considéré comme un prélude possible à une plus grande ouverture du géant pétrolier.