La société pétrochimique sud-africaine Sasol prévoit d’activer d’ici septembre 2025 un accord de partage de production (Production Sharing Agreement, PSA) portant sur l’exploitation des champs gaziers d’Inhassoro, Temane et Pande au Mozambique. Ce développement fait suite à un report du calendrier initialement fixé pour mars, sans que les raisons n’en aient été communiquées. Le directeur général de Sasol, Simon Baloyi, a confirmé l’échéance lors d’une déclaration relayée par la presse locale le 3 avril.
Ce projet de 1 milliard de dollars vise à fournir du gaz naturel à la Central Térmica de Temane (CTT), infrastructure de production électrique en cours de construction qui disposera d’une capacité installée de 450 mégawatts. Il inclut également la production de gaz de pétrole liquéfié (GPL), couramment utilisé pour la cuisson domestique, en remplacement des volumes importés, dans un objectif de couverture locale de la demande.
Un site de production à double vocation
À pleine capacité, les champs exploités devraient produire annuellement 53 millions de mégajoules de gaz naturel ainsi que 4 000 barils de pétrole léger par jour. Ce volume permettra à la centrale de Temane d’être alimentée durablement tout en assurant une distribution locale du GPL. L’objectif affiché reste de limiter les importations d’hydrocarbures tout en augmentant l’autonomie énergétique du Mozambique.
La Central Térmica de Temane, considérée comme l’un des projets énergétiques structurants du pays, est au cœur d’un partenariat régional plus vaste qui associe des institutions financières multilatérales, l’État mozambicain et Sasol.
Une dimension stratégique pour l’Afrique australe
Au-delà de la consommation nationale, le projet revêt un intérêt stratégique pour l’Afrique du Sud, pays confronté à une instabilité chronique de son approvisionnement électrique. En diversifiant ses sources régionales de gaz, Pretoria pourrait réduire sa dépendance aux importations internationales, notamment de gaz naturel liquéfié (GNL).
Ce renforcement des liens énergétiques régionaux pourrait favoriser l’interconnexion des marchés et faciliter la mise en place de corridors d’infrastructure partagés. Sasol, qui cherche à élargir son empreinte internationale pour surmonter ses contraintes financières récentes, s’inscrit ainsi dans une logique d’intégration régionale accrue par le biais d’actifs énergétiques communs.