Le National Native Title Tribunal australien a autorisé la mise en œuvre du projet gazier Narrabri porté par la société Santos, l’une des principales entreprises énergétiques du pays. Ce projet, d’une valeur de $2,3 milliards (AUD3,6bn), prévoit le forage de plus de 800 puits de gaz de charbon dans le nord-ouest de la Nouvelle-Galles du Sud. Il est destiné à alimenter le marché intérieur en gaz naturel, dans un contexte de tensions croissantes sur l’approvisionnement énergétique.
Situé sur un territoire revendiqué par le peuple indigène Gomeroi, le projet a fait l’objet de plusieurs procédures judiciaires, notamment au titre du « Native Title » — une reconnaissance légale des droits fonciers des communautés autochtones en Australie. Malgré ces contestations, le tribunal a estimé que les intérêts publics, en particulier la sécurité de l’approvisionnement énergétique, justifiaient l’approbation du projet.
Un projet stratégique pour le marché domestique
Santos affirme que l’intégralité du gaz produit dans le cadre du projet sera destinée au marché australien, pouvant couvrir jusqu’à 50 % de la demande en Nouvelle-Galles du Sud. L’entreprise soutient que la proximité de la production permettra de réduire les coûts et de stabiliser les prix de l’énergie pour les consommateurs locaux.
Selon une déclaration précédente de Santos, « le gaz produit à proximité du marché présente un avantage économique par rapport au gaz importé d’autres États ou de l’étranger ». Cette stratégie s’inscrit dans une volonté plus large des opérateurs australiens de renforcer l’offre nationale face à des infrastructures sous tension.
Un contexte de pression sur l’approvisionnement
Dans un rapport publié l’an dernier, la Commission australienne de la concurrence et de la consommation (Australian Competition and Consumer Commission, ACCC) a averti que la côte est du pays pourrait connaître des pénuries de gaz naturel dès 2027 si de nouveaux volumes ne sont pas rapidement disponibles. L’Australie, bien que l’un des principaux exportateurs mondiaux de gaz naturel liquéfié, fait face à des déséquilibres sur son marché intérieur lors des pics de demande.
Le tribunal a reconnu que le projet Narrabri pourrait avoir un impact environnemental négatif, mais a conclu que « les bénéfices publics nets l’emportent », selon les éléments publiés par Reuters le 20 mai.