Les employeurs des industries électriques et gazières ont rejeté une demande des syndicats de l’énergie de négocier une hausse du salaire de base ce jeudi, comme le leur demandaient les principales fédérations syndicales du secteur, a-t-on appris jeudi de sources concordantes. “Il y a un refus officiel des employeurs d’ouvrir la négo sur le salaire national de base en séance”, a indiqué à l’AFP Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la FNME-CGT, dénonçant une “posture” des employeurs “incompréhensible et méprisante mais surtout complètement irresponsable”.
La CGT demande une négociation de salaire dans l’industrie énergétique
La situation sur le terrain se complique chez certaines entreprises, notamment le gestionnaire des lignes à haute tension RTE. Les agents sont en grève depuis plus de trois mois à l’appel de la CGT, et qui ont appelé à une nouvelle journée d’action jeudi, notamment pour la prise en compte de l’inflation et une revalorisation des salaires. Des agents Enedis ont ainsi coupé jeudi, peu avant 10H30, l’électricité à la mairie de Tourcoing, et dans des rues environnantes, selon Thierry Lacherez, délégué syndical CGT, une action symbolique dans le fief du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Le 2 juin, lors d’une journée nationale d’action très suivie de l’ensemble du secteur à l’appel des principales fédérations syndicales, plusieurs coupures de courant dans des postes RTE ont privé d’électricité des dizaines de milliers de foyers, dans le Pas-de-Calais et dans la ville d’Angers, principalement.
Les employeurs refusent des pourparlers
Contactées par l’AFP, les instances représentatives du patronat ne souhaitaient pas s’exprimer. Les employeurs ont confirmé la date du 20 juin, soit après les élections législatives, “pour entamer de réelles discussions sur l’inflation et le pouvoir d’achat”, a commenté sobrement une source proche du patronat. “Il nous a été précisé que le 20 juin ne serait pas une séance de négociations, mais une réunion de travail sur le sujet, donc on continue à repousser de loin en loin une éventuelle ouverture de négociations”, a déploré Stéphane Chérigié, de la CFE-Energie, selon qui les syndicats ont quitté la réunion programmée jeudi.
Il indique prévoir qu’un comité social, instance qui réunit les employeurs, ce vendredi pour discuter de ce sujet. “On a un calendrier qui n’inspire pas confiance, puisque la branche a annoncé des négos à partir du 20 juin jusqu’au 8 juillet, ce qui sous-entend que ça va se finir début juillet, période de congés qui démarre, ils essayent de se mettre à l’abri des mobilisations éventuelles”, a dénoncé de son côté Francis Casanova, de la CGT de RTE.