Saisie d’un tanker sud-coréen : Téhéran montre ses muscles

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

La saisie d’un tanker sud-coréen dans le détroit d’Hormuz a provoqué une crise diplomatique sans précédent entre Téhéran et Séoul. Le 4 janvier dernier, les autorités iraniennes ont arrêté l’équipage du tanker Hankuk Chemi officiellement pour des raisons techniques. En réalité, il s’agit d’une manœuvre iranienne afin de libérer 7 milliards de dollars d’actifs gelés dans les banques coréennes. Aujourd’hui, les deux parties tentent de trouver un compromis dans des négociations restant pour l’heure infructueuses.

 

La saisie par l’Iran d’un tanker sud-coréen

L’épisode du 4 janvier dernier

La saisie d’un tanker sud-coréen par l’Iran a eu lieu le 4 janvier dernier dans le détroit d’Hormuz. Dénonçant des problèmes techniques et environnementaux, les autorités iraniennes ont en effet arrêté les 20 membres d’équipage de l’Hankuk Chemi. Ce tanker transportait près de 7 000 tonnes d’éthanol destinées aux Emirats arabes unis avant sa saisie.

Abordé par les garde-côtes iraniens, le navire a ensuite été contraint de rejoindre le port de Bandar Abbas en Iran. Tous les membres d’équipage ont également fait l’objet d’une arrestation et se trouvent aujourd’hui en prison dans cette même ville. Parmi eux, on trouve 5 sud-coréens et près de 11 ressortissants du Myanmar mais aussi des indonésiens et des vietnamiens.  

Une crise diplomatique entre Séoul et Téhéran

Cet évènement du 4 janvier a provoqué une crise diplomatique sans précédent entre l’Iran et la Corée du Sud. Séoul a ainsi condamné fermement l’attitude iranienne et a appelé à la libération immédiate de l’ensemble des membres d’équipage. Le vice-ministre des Affaires étrangères s’est même rendu à Téhéran afin de trouver une solution diplomatique à la crise.

Dans le but d’accroitre la pression sur les autorités iraniennes, Séoul a décidé d’envoyer un navire militaire dans la région. Composé de 300 hommes, ce navire rejoint une force internationale pour sécuriser la libre navigation dans le détroit d’Hormuz. Le gouvernement sud-coréen compte ainsi ne pas reculer devant ce qu’il perçoit comme une provocation de la part de l’Iran.

 

Comment expliquer la saisie d’un tanker sud-coréen par l’Iran ?

Les sanctions américaines

Les raisons de la saisie d’un tanker sud-coréen par l’Iran remontent aux tensions liées à l’imposition des sanctions américaines. En effet, la Corée du Sud faisait partie des principaux clients de la République islamique avant 2018. Dès la signature de l’accord sur le nucléaire en 2015, Séoul avait ainsi profité économiquement de la fin des sanctions. En 2017, le pays représentait le troisième acheteur en volume de pétrole iranien.

L’industrie pétrochimique sud-coréenne appréciait alors particulièrement les qualités de ce pétrole en matière de taux de soufre et de densité. Pourtant, le retrait américain décidé par Donald Trump en 2018 changea complètement la donne pour Séoul. Les échanges entre les deux pays ont ainsi diminué par 4 entre 2017 et 2019. Pire, depuis 2020, la Corée du Sud n’achète plus de produits pétro-gaziers à l’Iran du fait des sanctions.

Les actifs iraniens gelés dans les banques sud-coréennes

Le problème de ce retournement des échanges dès 2018 c’est que l’Iran n’a plus accès aux recettes réalisées avec Séoul. Autrement dit, selon Téhéran, le pays ne peut profiter des 7 milliards de dollars de revenus d’exportation accumulés depuis 2015. Cela s’explique par le fait que l’ensemble des recettes iraniennes ont été déposées dans deux banques sud-coréennes. Il s’agit de la Woorie Bank et de l’Industrial Bank of Korea.

Ces dernières ne peuvent libérer les actifs iraniens sous peine de se voir affligées des sanctions par le trésor américain. En grande difficulté économique et sanitaire, Téhéran lorgne sur cette manne financière qui dans le droit international lui appartient. C’est pourquoi, la saisie du tanker sud-coréen vise en réalité à forcer Séoul à libérer les actifs gelés iraniens.

 

Saisie d’un tanker sud-coréen : quelles solutions de sortie de crise ?

L’échec de la formule COVAX

La saisie d’un tanker sud-coréen par l’Iran a donc pour objectif de récupérer 7 milliards de dollars d’actifs bancaires. Pour la Corée du Sud, la difficulté consiste à transférer l’argent iranien sans subir les sanctions américaines. Séoul avait néanmoins trouvé une solution ingénieuse en transférant l’argent via l’achat de vaccins par la plateforme COVAX. Cette plateforme dirigée par l’OMS fait l’objet d’une dérogation de la part des Etats-Unis pour échanger avec l’Iran.

Pourtant, Téhéran a refusé l’offre sud-coréenne entraînant l’effondrement des négociations entre les deux pays. Ce refus s’explique d’une part par la crainte iranienne quant à la conversion en dollar nécessaire à l’achat des vaccins. D’autre part, le transfert financier envisagé de 200 millions de dollars est ridiculement bas comparé au montant total des actifs. Séoul comptait en effet utiliser plusieurs fois ce procédé pour libérer la totalité des actifs, procédé que Téhéran refuse.

Les possibles solutions diplomatiques

L’échec de la formule COVAX pousse la Corée du Sud à chercher d’autres voies possibles de sortie de crise. La première envisagée consiste à s’appuyer sur le Qatar comme médiateur et comme possible canal financier pour le transfert d’actifs. Le vice-ministre des Affaires étrangères coréen s’est ainsi rendu à Doha après sa visite infructueuse à Téhéran. Rappelons que le Qatar et l’Iran entretiennent des liens étroits puisqu’ils partagent l’exploitation du champ gazier North Field/ South Pars.

Néanmoins, il semble difficile pour le Qatar d’accepter d’enfreindre les mesures américaines à quelques jours de la passation de pouvoir. La solution pourra par contre venir des Etats-Unis et de la prochaine administration Biden. Celui-ci s’était déclaré favorable au retour de Washington dans l’accord nucléaire iranien. La libération des actifs iraniens en Corée du Sud pourrait ainsi servir de premier pas dans les renégociations.

En conséquence, la résolution de la crise passera surement par un changement d’attitude des Etats-Unis. L’administration Biden, dans sa quête de rétablir des liens avec ses alliés sud-coréens après Trump, pourrait alléger les sanctions. Séoul représente en effet un allié indispensable à Washington dans sa politique d’endiguement de la puissance chinoise. Les prochains jours seront ainsi décisifs dans la résolution de la crise.

 

Sources :

https://www.bloomberg.com/news/articles/2021-01-14/south-korea-seeks-qatari-help-to-release-tanker-seized-by-iran

https://abcnews.go.com/International/wireStory/south-korean-diplomat-iran-seized-ship-frozen-funds-75163710

https://thediplomat.com/2021/01/with-ship-seizure-south-korea-again-stuck-between-the-us-and-iran/

https://www.aa.com.tr/en/asia-pacific/south-korea-asks-qatar-to-help-get-back-ship-from-iran/2109568

 

NANO Nuclear acquiert Global First Power et étend sa présence dans les micro-réacteurs nucléaires

NANO Nuclear renforce sa stratégie nord-américaine en rachetant Global First Power au Canada, obtenant ainsi les droits réglementaires pour son projet KRONOS MMR™ à Chalk River.

Sumit Majumdar rejoint Verite Capital Partners comme directeur énergie et associé commandité

Le directeur général de Buffalo Biodiesel, Sumit Majumdar, renforce sa présence dans le capital-investissement en rejoignant Verite Capital Partners, une société spécialisée dans le soutien aux entreprises de croissance et aux marchés sous-desservis.

La Corée du Sud soumet le premier rapport de garanties nucléaires pour un SMR

La Corée du Sud devient le premier pays à transmettre un rapport technique de garanties à l’AIEA pour un petit réacteur modulaire, ouvrant la voie à une intégration anticipée des exigences de non-prolifération dans la conception nucléaire.
en_1140221086540

L’Égypte cherche à attirer les industriels japonais dans la zone du canal de Suez

En déplacement à Tokyo, le président de la SCZONE a présenté les projets industriels et logistiques visant à faire du canal de Suez un centre régional pour les carburants alternatifs et les chaînes d’approvisionnement.

EDF confrontée à des lacunes environnementales sur le projet EPR2 à Penly

L’Autorité environnementale critique le manque de données clés sur les risques sanitaires, les rejets chimiques et la sûreté du chantier des deux futurs réacteurs EPR2 construits par EDF en Seine-Maritime.

France : les députés bloquent la hausse fiscale sur les biocarburants en commission

Les députés ont rejeté en commission des Finances la suppression d'avantages fiscaux sur le B100 et le Superéthanol-E85 prévue dans le projet de budget 2026, renvoyant la mesure au débat en séance plénière.
en_1140290979540

Liquid Wind et Umeå Energi lancent une usine d’eFuel de 100 000 tonnes en Suède

Les deux partenaires finalisent les accords pour industrialiser un site de production d’eMéthanol à Umeå, avec une mise en service prévue en 2028 et un objectif de captage de 150 000 tonnes de CO₂ par an.

Le Brésil et la Chine signent un accord sur l’approvisionnement en radio-isotopes

Le Brésil et la Chine ont conclu un accord de trois ans pour sécuriser l’accès à des radio-isotopes essentiels dans les domaines médical, industriel et scientifique, sans échange financier entre les parties.

Last Energy installe un micro-réacteur nucléaire pilote sur le campus de Texas A&M

Le développeur américain Last Energy déploiera son premier micro-réacteur nucléaire aux États-Unis sur le site de Texas A&M-RELLIS, marquant une avancée stratégique dans la course aux réacteurs modulaires avancés.
en_1140190930540

PGE prend le contrôle total du projet de deuxième centrale nucléaire en Pologne

PGE rachète les parts de ZE PAK dans la coentreprise en charge du développement du deuxième site nucléaire polonais, consolidant ainsi un actif stratégique dans son portefeuille énergétique.

Amazon et X-energy avancent sur leur projet nucléaire avec 12 mini-réacteurs

Amazon dévoile de nouvelles images de son futur site nucléaire, marquant une étape clé dans son partenariat avec X-energy pour déployer jusqu'à 960 MW de capacité nucléaire modulaire dans l’État de Washington.

Tepco envisage la fermeture des deux plus anciens réacteurs de Kashiwazaki-Kariwa

Tokyo Electric Power Company Holdings étudie la mise à l’arrêt définitif des unités 1 et 2 de la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, les plus anciennes du site, tout en poursuivant ses efforts pour redémarrer l’unité 6.
en_1140190962540

La fin du JCPOA ravive les incertitudes sur le programme nucléaire iranien

La levée officielle du cadre juridique de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien intervient alors que les sanctions internationales ont déjà été réactivées et que les négociations diplomatiques restent dans l’impasse.

La demande mondiale de cuivre devrait croître de 24% d’ici 2035

L’essor des centres de données, l’électrification, l’industrialisation asiatique et la dépense militaire redessinent les dynamiques du marché mondial du cuivre, alors que l’insuffisance des investissements miniers pourrait aggraver la volatilité des prix.

Exolum investit £4,5mn dans un site de mélange SAF indépendant au Royaume-Uni

Le logisticien énergétique Exolum lance le premier site britannique indépendant de mélange de carburant d’aviation durable, soutenant l’essor d’un réseau national pour alimenter jusqu’à 65 000 vols par an avec du SAF.
en_1140171025540

enCore découvre trois nouveaux fronts minéralisés d’uranium au Texas

enCore Energy a identifié trois nouveaux fronts minéralisés sur son projet Alta Mesa, avec des forages en cours visant à définir leur étendue et accélérer les travaux de développement.

Radiant investit $280mn dans une usine de microréacteurs à Oak Ridge

Radiant, acteur californien du nucléaire modulaire, va construire sa première usine de microréacteurs à Oak Ridge, sur un site historique du Manhattan Project, avec un objectif de production de 50 unités par an dès 2028.

La filière des biocarburants rejette une hausse fiscale jugée brutale

Les acteurs français des biocarburants dénoncent une augmentation de fiscalité sur le B100 et l’E85, annoncée dans le projet de loi de finances 2026, qu’ils estiment menaçante pour leurs revenus et l’équilibre industriel des territoires.
en_1140151025540

L’EPR de Flamanville redémarre après quatre mois d’arrêt technique

EDF a relancé le réacteur EPR de Flamanville après des réparations sur des soupapes non conformes, repoussant l’atteinte de la pleine puissance attendue à 1 620 MW d’ici la fin de l’automne.

Brésil, Inde, Italie et Japon fixent un objectif réglementaire pour les combustibles durables

À l’approche de la COP30, quatre grandes économies s’engagent à encadrer par des mesures réglementaires la hausse de la production et de la consommation de combustibles durables d’ici 2035.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.