Les tensions en mer Baltique s’intensifient alors qu’une enquête sur l’endommagement du câble électrique EstLink 2 progresse. Ce câble sous-marin, reliant la Finlande et l’Estonie, a été mis hors service le jour de Noël, suscitant des accusations dirigées vers le pétrolier Eagle S, battant pavillon des îles Cook.
Selon les autorités finlandaises, le navire est suspecté d’appartenir à la « flotte fantôme » russe, un réseau de navires transportant du pétrole russe sous embargo. À la suite de l’incident, l’Eagle S a été arraisonné et escorté jusqu’à Kilpilahti, près d’Helsinki, où son équipage est interrogé et des inspections approfondies sont menées. Huit membres d’équipage sont actuellement retenus dans le cadre des investigations.
Une aide militaire suédoise décisive
En réponse à cet incident, le gouvernement suédois a annoncé l’envoi d’un navire militaire pour épauler l’enquête. « Avec leur expertise unique, les forces armées suédoises contribuent à aider la Finlande à faire la lumière sur ce qui s’est passé », a déclaré Ulf Kristersson, Premier ministre de la Suède.
Parallèlement, la police finlandaise a rapporté que l’examen des fonds marins était presque terminé, permettant d’accélérer les travaux de réparation. Des échantillons ont été collectés pour une analyse minutieuse, et les premières étapes de restauration de la connexion électrique sont en cours.
Un contexte de guerre hybride
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, la mer Baltique est devenue le théâtre de multiples incidents touchant des infrastructures stratégiques. Selon des experts, ces attaques, souvent qualifiées de « guerre hybride », visent à déstabiliser les nations occidentales. L’Otan, qui a récemment intégré la Finlande et la Suède, a renforcé sa présence militaire dans la région en réponse à ces menaces croissantes.
Des précédents similaires ont été observés en novembre 2024, lorsque deux câbles de télécommunications ont été sabotés dans les eaux suédoises. Dans ces cas, un navire chinois, le Yi Peng 3, était soupçonné d’avoir été impliqué, accentuant les préoccupations internationales sur la sécurisation des infrastructures sous-marines.
L’Union européenne à l’offensive
Face à ces défis, l’Union européenne a annoncé des mesures pour améliorer la sécurité des câbles sous-marins. Ces initiatives incluent l’adoption de nouvelles technologies de détection, le renforcement des capacités de réparation et une coopération internationale accrue. Ces efforts visent à minimiser les risques futurs et à protéger les infrastructures critiques qui soutiennent les communications et l’approvisionnement énergétique en Europe.
Alors que les enquêtes se poursuivent, les pays riverains de la mer Baltique intensifient leur vigilance et leur coopération pour répondre à ces menaces émergentes. Ce nouvel incident met en lumière la fragilité des réseaux sous-marins et la nécessité d’une réponse collective à une menace croissante.