Le ministère russe chargé de l’énergie a reporté au 2 avril la publication des données relatives à la production et aux exportations de pétrole du pays. Le ministère publie habituellement les données de production et d’exportation pour le mois précédent.
Or, elle a déclaré, le 2 avril, que les données ne seront pas publiées ce jour-là. La raison : des « problèmes techniques ». L’opérateur de pipeline russe Transneft n’a pas non plus publié de données sur les livraisons pour le mois de mars.
Selon S&P Global, les arrêts de production de brut russe devraient atteindre 2,8 millions b/j de la fin avril à la fin 2022. Cette baisse devrait se stabiliser autour de 2 millions b/j à la fin 2023. De son côté, l’AIE prédit une baisse de 2 millions b/j.
Selon l’administration américaine d’information sur l’énergie, en février, la Russie a produit 11,05 b/j. La production a augmenté de 0,5 % sur le mois de février.
La Russie sanctionnée par la communauté internationale
Les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni ont annoncé des restrictions sur les importations de brut en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les sanctions financières ont considérablement compliqué le paiement de brut russe. Par conséquent, les acheteurs se sont détournés du marché russe.
La mise en œuvre de ces sanctions est en partie due au travail inlassable du président ukrainien Volodymyr Zelensky. En effet, M. Zelensky a fait le tour des parlements occidentaux, demandant aux élus de couper le gaz russe. Ceci afin de priver Moscou de ses fonds pétroliers.
Cette accumulation de pressions a amené de nombreuses entreprises à couper les liens avec les compagnies pétrolières russes. Cela a conduit les États concernés à se tourner vers de nouveaux États producteurs pour satisfaire leurs besoins énergétiques.
En outre, la Russie exige que les pays « inamicaux » paient leurs importations de gaz en roubles. Elle laisse entendre que cette mesure pourrait être étendue à d’autres produits de base.
Selon l’AIE, le fait que la Russie exige que ses exportations d’énergie soient payées en roubles constitue une menace pour la sécurité de l’approvisionnement.
En somme, ce retard s’inscrit dans un contexte d’incertitude énergétique. D’une part, le pays semble être de plus en plus isolé par la communauté internationale, alors qu’elle est un grand exportateur d’énergie. D’autre part, l’Occident est partagé entre sanctionner le régime russe et, pour les Européens, répondre à leurs besoins énergétiques.