La Russie réduit son offre en brut d’environ un million de barils par jour en raison des sanctions occidentales.
Chute de la production
La Russie, à la suite des sanctions Occidentales, rencontre des difficultés à maintenir l’ensemble de ses puits de pétrole en activité. Ainsi, en avril, la production de brut russe enregistre une chute d’environ un million de barils par jour. Il s’agit du niveau de production le plus faible depuis 11 ans.
Malgré de nouvelles baisses de production probables dans les mois à venir, la Russie cherche à réorienter sa production. Moscou espère exporter ses barils en direction de ses clients situés en Asie. Parallèlement, l’Union européenne envisage une interdiction, à l’échelle de l’Union, des importations de brut russe d’ici la fin de l’année.
Sanctions européennes
L’éventualité d’une interdiction à l’échelle de l’Union européenne suscite une certaine réticence de la part de certains États membres. De fait, certains États de l’Union, comme la Hongrie ou la Slovaquie, sont dépendants du brut provenant de Russie. Ainsi, des négociants continuent d’acheter du brut et des produits pétroliers russes, malgré l’interdiction générale proposée par Bruxelles.
Avant le déclenchement du conflit russo-ukrainien, l’Union européenne importait environ 2,3 millions de barils par jour de brut russe. L’Union européenne importait, également, 1,2 million de barils par jour de produits pétroliers avant le 24 février. En outre, en août, l’imposition de nouvelles sanctions accentuerait le déficit de la production russe.
Exportations en croissance
La Russie demeure un fournisseur important de pétrole dans le monde, exportant plus de 7 millions de barils par jour. Ces exportations représentent environ 13 % du commerce mondial de pétrole. Toutefois, les flux maritimes de brut russe provenant de l’Oural enregistrent un ralentissement depuis l’instauration des sanctions.
Cependant, malgré une diminution de la production, les exportations russes connaissent une augmentation en avril. Les chargements maritimes, encouragés par la demande de la Chine et de l’Inde, depuis la Baltique et la mer Noire, persistent. En avril, les importations indiennes de brut russe s’élèvent à environ 900 000 barils par jour contre 40 000 en février.
Capacité de réserve
Le ralentissement de la production de pétrole russe intervient au moment où la capacité de réserve de l’OPEP diminue. En juillet, la capacité de réserve de l’OPEP+ devrait s’établir à 1,6 million de barils par jour. Seuls l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui souhaitent maintenir la Russie dans l’OPEP+, disposent d’une capacité de production inutilisée.
Parallèlement, le Department of Energy (DOE) américain prévoit de racheter 60 millions de barils de brut pour la réserve stratégique. Cette opération visant à reconstituer les stocks devrait probablement débuter au cours du second semestre 2023. Ainsi, le DOE cherche à encourager les foreurs américains à stimuler l’activité pour faire baisser les prix.