La Russie prend des mesures pour “minimiser” l’impact d’un embargo sur le pétrole russe décidé par l’Union européenne pour punir l’offensive en Ukraine, a assuré mercredi le Kremlin. Le pays se confronte aussi à une chute de ses exportations de gaz. “Ces sanctions vont avoir un impact négatif pour l’Europe, pour nous et pour l’ensemble du marché mondial de l’énergie. Mais il y a une réorientation (des exports) qui va nous permettre de minimiser les conséquences négatives”, a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.
La Russie souhaite prendre des mesures pour soulager l’embargo pétrolier
Les dirigeants de l’Union européenne ont trouvé un accord lundi qui devrait permettre de réduire drastiquement leurs importations de pétrole russe d’ici la fin de l’année, dans le cadre d’un sixième paquet de sanctions contre Moscou. Bruxelles espère ainsi priver la Russie d’une importante source de revenus pour financer son offensive en Ukraine. Selon un article du Wall Street Journal publié mardi, les membres de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) étudient la possibilité de soustraire la Russie du plan de production décidé en juillet dernier avec leurs alliés de l’accord Opep+.
Ceci permettrait ainsi aux quelques pays encore en mesure de relever sensiblement leur production, en premier lieu l’Arabie saoudite, de monter en régime. La Russie a jusqu’à présent toujours relativisé la portée des sanctions économiques prises depuis le début de l’intervention en Ukraine par les pays occidentaux, Moscou pouvant encore compter sur sa manne gazière, dont les Européens restent dépendants. L’effet des sanctions commence toutefois à se faire sentir, avec notamment une accélération de l’inflation, et nombre d’économistes estiment que la situation va s’aggraver dans les prochains mois.
Les exportations de gaz diminuent aussi
D’autant plus que les exportations russes de gaz, même si elles rapportent encore des recettes records au pays en raison du prix élevé de l’or bleu, ont commencé à chuter : entre janvier et mai 2022, elles ont connu une baisse de 27,6% par rapport à la même période de 2021. Cette réduction concerne essentiellement l’Union européenne, qui tente depuis le début de l’offensive le 24 février de réduire sa dépendance au gaz russe – celui-ci représentait auparavant 40% de ses importations annuelles de gaz – et a déjà trouvé d’autres fournisseurs aux Etats-Unis pour un tiers de ses achats.
Par ailleurs, certains pays ont refusé de régler en roubles leurs achats de gaz russe comme l’a récemment exigé le président russe Vladimir Poutine en représailles aux sanctions imposées contre Moscou. Ainsi, fin avril, Gazprom a annoncé avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne. La liste des clients européens refusant de payer en roubles s’allonge. Ce qui creusera possiblement encore plus la baisse des exportations à l’avenir. Le 21 mai, les livraisons à la Finlande ont été interrompues. Mardi, ce sont les livraisons au néerlandais GasTerra qui ont été concernées et mercredi celles du danois Ørsted et de Shell Energy Export.