La Russie, sous l’accord OPEC+, promet de réduire sa production de pétrole brut pour stabiliser le marché mondial. Cependant, elle peine à respecter ses engagements, particulièrement au deuxième trimestre 2024. Selon le rapport de S&P Global Commodity Insights, la production russe en juin s’élève à 9,1 millions de barils par jour (b/j), dépassant son quota de 8,978 millions b/j. Le non-respect de ces quotas suscite des tensions au sein de l’OPEC+, nécessitant des ajustements compensatoires au cours du second semestre de 2024.
La flexibilité de la production russe est accrue en été, permettant des ajustements nécessaires pour aligner la production sur les quotas. Alexander Novak, vice-président du gouvernement et ancien ministre russe de l’énergie, annonce des plans pour augmenter les exportations de pétrole vers l’Asie, incluant la Chine, via les ports de la mer Noire et de la mer Baltique. Cette stratégie est cruciale pour la Russie, en réponse aux sanctions occidentales imposées après l’invasion de l’Ukraine en février 2022. En 2023, la Russie fournit 107 millions de tonnes de pétrole à la Chine, soit environ 2,15 millions b/j, une augmentation significative par rapport aux 80 millions de tonnes en 2022.
Projets Stratégiques et Rôle de Rosneft
Rosneft joue un rôle central dans ces initiatives, en développant des infrastructures et en exploitant le cluster Vankor, dont le pétrole est transporté via la Route Maritime du Nord. Cette route, entièrement située dans les eaux territoriales russes, est plus rapide et moins coûteuse que les routes traditionnelles vers l’Asie. Cependant, les sanctions occidentales menacent les projets russes en limitant l’accès à des biens, technologies et navires essentiels.
Lors du Forum Russie-Chine sur l’Énergie, Igor Sechin, PDG de Rosneft, souligne la possibilité de construire une flotte de navires de haute classe de glace en coopération avec des constructeurs navals et fournisseurs chinois. Il appelle également à une augmentation des investissements directs chinois dans le secteur énergétique russe, en promettant des rendements élevés et des risques minimaux pour les investisseurs.
Impact Économique et Perspectives
Depuis janvier 2022, la Chine économise entre 14 et 18 milliards de dollars en achetant du pétrole russe plutôt que celui des producteurs du Moyen-Orient. Les consommateurs asiatiques, notamment la Chine, bénéficient de rabais importants sur le pétrole russe, bien que ces écarts se soient récemment réduits. Le différentiel est évalué à 12,2 dollars par baril le 23 juillet.
Les exportations russes vers la Chine atteignent une valeur de 46 milliards de dollars au premier semestre 2024, représentant près de 20 % des importations énergétiques chinoises en valeur. En comparaison, ce chiffre est de 13 % en 2021, démontrant l’impact croissant de la Russie dans le marché énergétique asiatique.
L’évolution de la production pétrolière russe et ses relations avec la Chine offrent des perspectives intéressantes pour le marché énergétique mondial. Les initiatives de diversification des exportations et de collaboration avec la Chine pourraient jouer un rôle crucial dans la stratégie énergétique de la Russie face aux défis actuels.