Le Royaume-Uni a enregistré une baisse de 5,4% de ses émissions de gaz à effet de serre en 2023 par rapport à 2022, atteignant 384,2 millions de tonnes équivalent CO2. Cette diminution est attribuée à la réduction du recours au gaz pour la production d’électricité et à une baisse de la demande de chauffage en raison de la hausse des prix de l’énergie. Les émissions de CO2 ont connu une baisse de 6,6% en 2023, soit une réduction de 49,8% par rapport à 1990. En comparaison, l’Allemagne a réduit ses émissions de 9,8% par rapport à 2022, et la France de 4,8%, selon leurs gouvernements respectifs. La France a réduit ses émissions d’environ 29% depuis 1990, tandis que l’Allemagne, partant de niveaux d’émissions plus élevés, a atteint une réduction de 46%.
Une avancée dans la réduction des émissions
Lors de l’annonce des statistiques définitives pour 2022 en février, le gouvernement avait souligné que le Royaume-Uni était « la première économie majeure à diminuer de moitié ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 ». Claire Coutinho, la ministre de la Sécurité énergétique, a déclaré : « Cette nouvelle baisse de nos émissions suit la réussite du Royaume-Uni, qui est devenue la première grande économie à réduire de moitié ses émissions ». Elle a ajouté, « Nous avons fait tout cela tout en faisant croître notre économie de 80%, en protégeant les familles face à des coûts qui ne sont pas nécessaires ».
Critiques et défis à relever
Cependant, des critiques ont été émises concernant certaines décisions gouvernementales, telles que l’annonce par le Premier ministre Rishi Sunak du report à 2035 de l’interdiction de la vente de voitures thermiques neuves et de certaines chaudières. « Toute baisse des émissions du Royaume-Uni est tout à fait nécessaire, mais ne nous leurrons pas dans l’idée que nous serions en voie de remplir nos obligations internationales (…) d’ici 2030 », a réagi Doug Parr de Greenpeace Royaume-Uni. Il a souligné que « les émissions des bâtiments et transports restent obstinément élevées et le gouvernement n’a pas encore de politique en place pour mener à bien les réductions nécessaires pour la planète ou pour tenir nos promesses internationales ».
Les licences pétrolières et gazières en question
Le rapport note également que le Royaume-Uni a été critiqué pour avoir accordé de nouvelles licences d’exploration pétrolières et gazières en Mer du Nord, ce qui semble contredire les objectifs de neutralité carbone. En réponse aux « messages contradictoires » du gouvernement, un organisme indépendant l’a exhorté à « accélérer dans la lutte contre le réchauffement climatique après la COP28 ».
Selon le GIEC, pour respecter l’accord de Paris, les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent chuter de 43% d’ici 2030 par rapport à 2019, avec un pic à atteindre d’ici 2025. Cependant, l’Agence internationale de l’énergie a signalé une augmentation de 1,1% des émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie en 2023, atteignant un niveau record.