Le Royaume-Uni devrait voir ses records d’exportation d’énergie vers l’Europe décliner à partir du mois de novembre. Le pays exportait plus de 8TWh à destination des marchés européens cet été. Un inversement s’expliquerait en raison d’une production globale d’énergie en recul.
Baisse des cours du gaz NBP face au TTF
Le Royaume-Uni est traditionnellement un importateur net d’énergie du continent européen avec son interconnexion d’une capacité de 4GW. Néanmoins, le prix du gaz NBP (National Balancing Point) subit une nette baisse face au cours du TTF durant l’été. En effet, la différence de prix entre le gaz NBP et le TTF atteignait approximativement 90.74MWh au troisième trimestre.
En outre, le creux de la production nucléaire française entraîne une hausse des prix en France par rapport au Royaume-Uni. Le gestionnaire de réseau National Grid envisage des mesures de contrôle si les prix sont en deçà des tarifs de rachats exportés. Durant l’été, National Gridprocédait à un rachat d’énergie exportée.
En effet, le rachat via l’interconnecteur sur le tronçon Nemo vers la Belgique s’élevait à £9,725MWh. La perte accusée par le Royaume-Uni s’élevait alors à £6,000/MWh. Toutefois, les importations nettes du Royaume-Uni vers la France se poursuivent en octobre.
Les perspectives à partir du mois d’octobre
Les flux entre les Pays-Bas, la Belgique et le Royaume-Uni, de 1GW chacun, connaissent une tendance bidirectionnelle. Par la suite, les exportations nettes de la Grande Bretagne s’élèveront à 0,1GW en novembre, incluant 1,2GW vers la France. Ensuite, le Royaume-Uni pourrait revenir en décembre à un niveau de 5,6GW.
Le redémarrage interviendra après un incendie d’un interconnecteur IFA -1 d’une capacité de 2GW. Cela permettrait au Royaume-Un de ramener la balance entre les importations et les exportations d’énergie à zéro. Le montant net des exportations s’élevait en comparaison à 25TWh en 2021.
Enfin, les projections prévoient des niveaux records d’importation moyens de 5,6 GW avant une légère baisse cet été. La disponibilité des centrales nucléaires françaises, dont moins de 50% sont en activité, constitue la variable en dehors de la météo. Ainsi, les importations britanniques dépendent de la capacité d’EDF à redémarrer ces 20 réacteurs d’ici le début d’année prochaine.
Les prévisions du marché européen
La capacité de l’interconnecteur sous-marin britannique se décuplait au cours des dernières années. National Grid rappelle que le North Sea Link (NSL) de 1,4GW entrait en service l’année dernière. Le NSL générait des importations de 4,6TWh et des exportations de 1,1 Wh sur cette période.
Les prix de l’énergie ont atteint des niveaux records au cours de l’été dernier. Néanmoins, les importations d’énergie bas carbone à faible coût de la Norvège, riche en hydrocarbures, engendraient des conséquences. En effet, la capacité de production d’énergie éolienne demeurait sous exploitée pendant cette période.
En outre, le succès du NSL jouait une part importante dans la décision de la Norvège. Oslo décidait de réduire ses importations et de préserver ses ressources en prévision de l’hiver. Les signaux des prix du marché divergent des estimations en ce qui concerne les connexions entre l’Europe et le Royaume-Uni.
L’échange gaz contre électricité
Les écarts du marché du gaz sont un signal que le NBP connaîtra une courbe de prix ascendante au premier trimestre 2023. Ces prévisions comportent une marge d’erreur significative. En effet, le NBP sera proche de son cours pivot ou légèrement en deçà du TTF sur cette période.
En outre, le Royaume-Uni devrait poursuivre ses exportations nettes de gaz vers les Etats-Unis cet hiver. Selon les projections, la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne en 2020 est susceptible de jouer un rôle. Pour la première fois, cette décision politique aura des conséquences sur le marché de l’énergie.
La Commission Européenne réclame une étude sur les conséquences du plafonnement, sur la base d’un échange gaz électricité. Ils souhaitent analyser les impacts financiers des flux d’électricité non subventionnés vers des pays voisins non européens. En effet, l’existence de cet échange gaz contre électricité sur la péninsule Ibérique comporte un mécanisme d’ajustement aux frontières.