Le Royaume-Uni serait actuellement en train de chercher comment écarter l’entreprise publique chinoise d’énergie nucléaire des futurs projets nucléaires. La participation de China General Nuclear (CGN) dans la centrale nucléaire Sizewell C au prix de 20 milliards de livres interroge.
Le Royaume-Uni critiqué par la CGN
La centrale nucléaire de Sizewell C émane d’un consortium entre EDF et la Chine après un accord signé en 2015. La CGN devait financer à hauteur de 20% la construction. Sauf qu’aujourd’hui, le Royaume-Uni souhaite se défaire de cet investisseur. Le gouvernement étudie déjà les moyens d’exclure la société chinoise bien qu’il espère que la CGN se retire sans confrontation.
La technologie EPR (European pressurized reactor) maîtrisée par les Chinois
En 2015 pourtant, l’on se réjouissait de l’implication de la CGN justement parce que la Chine maîtrisait la technologie EPR. Le EPR est une conception franco-allemande bien connue des ingénieurs de CGN qui ont travaillé sur la centrale nucléaire Hinkley. EDF comptait utiliser cet apport technique pour Sizewell. Mais sans la participation chinoise, le projet risquerait de ne pas aboutir.
La Chine sur liste noire
Les relations bilatérales sino-britanniques sont tendues depuis des années dues à la répression chinoise à Hong-Kong et contre les Ouïghours. Avec la crise Covid-19, les inquiétudes face à une dépendance des infrastructures critiques à l’égard de la Chine ont grandi. Le Royaume-Uni reconsidère alors ses partenaires nucléaires, comme les États-Unis en 2019 qui ont placé CGN sur la liste noire.
Huawei mise aussi de côté
Le Royaume-Uni ne peut plus mener les affaires « comme d’habitude avec Pékin » déclarait Dominic Raab, ministre des Affaires étrangères. Laissant sous-entendre qu’habituellement le pays laisse couler, le ministre assure que ce temps est révolu.
L’année dernière déjà, le gouvernement avait dû revenir sur sa décision pour empêcher Huawei d’avoir accès au réseau 5G. L’objectif était le même : empêcher la Chine d’avoir un rôle trop important dans les infrastructures britanniques.
Protéger ses infrastructures critiques de l’extérieur est primordial, néanmoins se défaire d’un si grand partenariat stratégique peut engendrer d’autres problématiques.