Le Royaume-Uni a enregistré une baisse de 3,6 % de ses émissions de gaz à effet de serre en 2024, selon une analyse publiée par Carbon Brief. Cette diminution s’explique en grande partie par la fermeture, en septembre, de la dernière centrale à charbon du pays, une première pour un membre du G7. En novembre, le gouvernement a également interdit l’ouverture de nouvelles mines de charbon, mettant un terme définitif à l’exploitation de cette ressource sur le territoire britannique.
Un recul historique du charbon
L’utilisation du charbon au Royaume-Uni a atteint son niveau le plus bas depuis 1666, un siècle avant la révolution industrielle. Cette tendance a été renforcée par la mise à l’arrêt d’un des derniers hauts fourneaux du pays, situé dans l’aciérie de Port Talbot, au Pays de Galles. La fermeture de cette infrastructure a marqué une étape importante dans la réduction des émissions industrielles, bien que le secteur de l’acier reste un contributeur significatif aux rejets de CO₂.
Un ralentissement du rythme de réduction
Malgré cette baisse, le rythme de réduction des émissions a ralenti par rapport à 2023, année où elles avaient diminué de 5,1 %. Cette tendance s’observe également en France et en Allemagne, où les baisses constatées en 2024 sont moins marquées que celles de l’année précédente. En revanche, la Chine a enregistré une légère hausse de ses émissions, tandis que les États-Unis n’ont réduit leur production de gaz à effet de serre que de 0,2 %, selon le centre de recherche Rhodium Group.
Les transports et l’énergie en transformation
Le recul des émissions britanniques en 2024 s’explique également par la forte augmentation du nombre de véhicules électriques en circulation, en hausse de près de 40 % sur l’année. Cette adoption rapide des technologies électriques, combinée à une production record d’électricité décarbonée, a permis d’atténuer la dépendance aux énergies fossiles. L’éolien, notamment offshore, joue un rôle majeur dans le mix énergétique du pays, bien que le Royaume-Uni reste derrière les pays scandinaves, largement dominés par l’hydroélectricité et l’énergie éolienne.
Des objectifs de réduction ambitieux
Avec une baisse totale des émissions de 54 % par rapport aux niveaux de 1990, le Royaume-Uni s’inscrit parmi les pays ayant le plus réduit leur empreinte carbone ces dernières décennies. Cependant, pour atteindre son objectif de réduction d’au moins 81 % d’ici 2035, le pays devra maintenir une trajectoire soutenue de décarbonation, selon Carbon Brief.