Rosneft annonce un bénéfice net en 2022 en baisse de 7,9% par rapport à 2021, atteignant toutefois 813 milliards de roubles (9,8 milliards d’euros au taux actuel). L’entreprise justifie cette baisse par des « facteurs non monétaires », faisant référence aux sanctions internationales visant le secteur énergétique russe.
Les sanctions occidentales frappent le secteur russe des hydrocarbures
Depuis un an, les sanctions occidentales visent le secteur russe des hydrocarbures pour limiter les revenus de Moscou destinés à financer son offensive militaire en Ukraine. Les Européens ont promis en mai 2022 d’arrêter la quasi-totalité de leurs importations de pétrole russe, diminuant ainsi en fin d’année d’environ 90% leurs livraisons de brut venant de Russie.
Début décembre 2022, aux côtés du G7 et de l’Australie, l’EU a également mis en place un embargo sur le pétrole russe et un plafonnement de son prix de vente à l’export. En février 2023, les mêmes mécanismes ont été mis en place cette fois-ci pour les produits pétroliers raffinés.
Des sanctions individuelles et des mises sous tutelle qui affectent le bénéfice net de Rosneft en 2022
En Allemagne, les activités de Rosneft ont été mises sous tutelle par Berlin, autre exemple des sanctions frappant l’entreprise publique russe. Avant cela, le géant britannique des hydrocarbures BP, actionnaire à près de 20% de Rosneft depuis 2013, avait annoncé se désengager du groupe russe. Le patron de Rosneft, Igor Setchine, également sous sanctions à titre individuel, a déploré « un contexte de pressions extérieures » et « un environnement macro-économique volatile » pour justifier les résultats 2022.
Rosneft enregistre un record de production de gaz
Rosneft s’est toutefois réjoui d’avoir établi en 2022 un record dans sa production de gaz, à 74,4 milliards de mètres cubes, soit une hausse de 15% sur un an. L’un des grands projets actuels de Rosneft est « Vostok Oil » en Sibérie, qui regroupe les plus grands gisements pétroliers de la région de Krasnoïarsk et qui est présenté comme le « plus grand nouveau projet d’hydrocarbures du monde ». Rosneft espère débuter la production de « Vostok Oil » en 2024, avec pour objectif d’atteindre 100 millions de tonnes de production au début de la prochaine décennie.
En 2022, des bénéfices net solides pour un dividende élevé
Le patron de Rosneft, Igor Setchine, a déploré « un contexte de pressions extérieures » et « un environnement macro-économique volatile » pour justifier les résultats de l’année 2022. Toutefois, il s’est également satisfait de « la résilience du modèle économique » de Rosneft. Le bénéfice net de 813 milliards de roubles reste une base solide pour le paiement du dividende pour l’exercice de l’année dernière, selon l’entreprise.