Les travaux de terrassement ont débuté sur le site du futur petit réacteur modulaire RITM-200N dans la région de Jizzakh, en Ouzbékistan. Le projet, conduit par la société publique russe Rosatom, prévoit l’excavation de 1,5 million de mètres cubes de sol pour atteindre une profondeur de 13 mètres, première étape vers la construction d’un des premiers SMR (Small Modular Reactor) terrestres au monde.
Une coopération étroite entre acteurs russes et ouzbeks
La cérémonie de lancement des travaux s’est tenue en présence de plusieurs hauts responsables, dont Pavel Bezrukov, vice-président et directeur du projet chez Atomstroyexport JSC, Abdujamil Kalmuratov, responsable de la direction de la construction de la centrale nucléaire ouzbèke, et Ulugbek Mustafoyev, gouverneur de la région de Jizzakh. Le directeur général de Rosatom, Alexei Likhachev, est intervenu par liaison vidéo, évoquant un projet « à haute intensité de localisation », confié à des sous-traitants ouzbeks et conçu pour fonctionner durant au moins soixante ans.
Les travaux préparatoires comprennent 27 forages d’essai et de recherche, ainsi que des relevés d’ingénierie. La documentation technique du projet doit être soumise pour examen d’ici la fin de l’année, avec le coulage du béton initial prévu en mars 2026.
Un changement d’échelle dans le projet nucléaire
Initialement conçu pour accueillir jusqu’à six SMR, le projet a été redimensionné fin septembre lors de la World Atomic Week à Moscou. Un accord signé à cette occasion prévoit désormais la construction de deux réacteurs VVER-1000 de grande capacité, en plus des deux unités RITM-200N de 55 MW électriques.
Rosatom a démarré la fabrication des équipements nucléaires en mai avec la coulée d’un lingot d’acier spécial de 205 tonnes destiné à former la cuve du réacteur. Le RITM-200N est un modèle à eau pressurisée dérivé des réacteurs pour brise-glace nucléaires, conçu pour une puissance thermique de 190 MW et une durée de vie opérationnelle de six décennies. La mise en service du premier module est attendue pour la fin 2029.
Vers un contrat élargi pour les unités de forte puissance
Selon des informations relayées par l’agence de presse russe Tass, des négociations sont en cours en vue de la signature, au printemps 2026, d’un contrat pour les réacteurs VVER-1000. Parmi les conditions débattues figure un taux de localisation de la main-d’œuvre d’au moins 70%.
Le projet ouzbek représente la première commande à l’exportation pour le SMR de Rosatom, dont la première version terrestre est en cours de construction à Iakoutie, en Russie, avec une mise en service prévue en 2027.