Rosatom vient d’être écartée par l’entreprise d’État Tchèque CEZ de l’appel d’offre pour la future centrale nucléaire de Dukovany. En cause : des questions sécurité. En toile de fond : un conflit diplomatique entre la Russie et la République Tchèque.
Rosatom exclue de l’appel d’offre pour la centrale nucléaire de Dukovany
Rosatom n’a pas été invité par le gouvernement Tchèque à prendre part à des évaluations de sécurité avant un appel d’offres.
La centrale nucléaire de Dukovany appartient à l’entreprise CEZ, contrôlée par l’État Tchèque. Elle a lancé un appel d’offres pour une nouvelle unité remplaçant des blocs vieillissants, d’une valeur de plusieurs milliards d’euros. La Russie faisait partie d’un round de pré-qualification avec Rosatom, au côté de l’Américain Westinghouse, du français EDF et du Sud-Coréen KHNP.
Finalement, Rosatom n’a pas été invité par le gouvernement Tchèque à prendre part à l’étape suivante, soit celle d’une évaluation des niveaux de sécurité que l’entreprise peut assurer.
Les services de sécurité avaient déjà prévenu du risque de faire participer la Chine et la Russie dans la centrale. À ce titre, la Chine avait déjà été exclue des négociations depuis le début de l’année par le gouvernement Tchèque.
Une décision « regrettable » et « absurde » selon la Russie
Rosatom a qualifié la décision du gouvernement Tchèque de « regrettable » et de « politiquement motivé ». De son côté, la Russie a qualifié la décision d’« absurde ». L’entreprise ne prendra pas non plus part à la livraison de technologies nucléaires clés, même en cas de consortium.
Cette exclusion de l’entreprise Russe entre dans un contexte conflictuel plus général puisque 18 employés de l’ambassade Russe ont été renvoyés. En effet, Prague suspecte les renseignements russes d’être impliqués dans l’explosion d’un dépôt d’aluminium en 2014. Ce conflit est considéré comme le plus important entre Prague et Moscou depuis la fin de la domination soviétique en 1989.
L’appel d’offres sera officiellement lancé en octobre, après des élections qui pourrait mener à la nomination d’un nouveau gouvernement Tchèque.