Romano Minozzi, fondateur et président du groupe privé Iris Ceramica, est devenu actionnaire de référence de la société énergétique italienne Eni SpA avec une participation de 3.095%, selon les informations déposées auprès de la Commissione Nazionale per le Società e la Borsa (Consob) le 6 mai. Cette acquisition positionne Minozzi comme l’un des rares entrepreneurs familiaux à détenir une part significative dans le capital d’un acteur énergétique majeur en Italie.
La valeur de cette participation est estimée à environ €1.2bn ($1.33bn), selon les prix de marché au 5 mai. Par ailleurs, Minozzi détient également 7.4% de Snam SpA, l’opérateur national d’infrastructures gazières. Cette double présence dans le gaz et le pétrole renforce son positionnement dans le secteur de l’énergie, historiquement dominé par l’État et les investisseurs institutionnels.
Une entrée notable dans un groupe stratégique
Eni, ancien monopole public, reste contrôlé à hauteur d’environ 30% par l’État italien, via le ministère de l’Économie et des Finances et la Cassa Depositi e Prestiti. La prise de participation de Minozzi, au-delà du seuil réglementaire de 3%, l’oblige à notifier sa position à Consob, conformément aux règles de transparence du marché boursier italien.
L’arrivée de cet industriel, jusqu’ici associé au secteur des matériaux de construction, dans l’actionnariat d’Eni, traduit une stratégie de diversification patrimoniale vers les actifs énergétiques. Aucune déclaration publique n’a été faite par Eni ou par Iris Ceramica à ce sujet.
Consolidation d’un portefeuille énergétique
Minozzi est déjà exposé au segment des infrastructures énergétiques avec sa participation dans Snam. L’acquisition d’une part d’Eni permet une extension vers la production amont et l’exploration pétrolière. Eni opère dans plus de 60 pays et dispose d’un portefeuille d’actifs étendu, incluant des zones de production en Afrique, en Europe et au Moyen-Orient.
Cette diversification renforce la cohérence stratégique de son portefeuille, entre transport et production d’énergie. Le niveau de participation atteint donne potentiellement accès à une capacité d’influence sur certaines décisions, notamment lors des assemblées générales.
Poids accru des investisseurs privés dans le secteur
La présence accrue d’investisseurs privés italiens dans des entreprises stratégiques comme Eni marque un changement dans les équilibres de gouvernance. Bien que l’État conserve une minorité de blocage, les actionnaires comme Minozzi pourraient peser sur les orientations industrielles du groupe, sans en prendre le contrôle direct.
Selon le classement Forbes, Romano Minozzi dispose d’une fortune estimée à $1.8bn. Ce niveau de capitalisation lui permet d’initier des mouvements ciblés dans des sociétés à forte intensité capitalistique. Les évolutions à venir dans la composition de l’actionnariat d’Eni seront surveillées par les analystes en charge des relations investisseurs du secteur énergétique.