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Risque d’un Rationnement énergétique en Europe

A mesure que les approvisionnements en Europe diminuent, les craintes d'un rationnement énergétique en Europe s'accélèrent.

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Lors du forum de printemps d’Aurora Energy à Oxford, le PDG de Shell a déclaré que l’Europe pourrait être confrontée à un rationnement de l’énergie cet hiver.

Les réductions de l’approvisionnement en gaz russe continuent d’alimenter les incertitudes en Europe. Habituellement, les stockages sont en train de se préparer pour l’hiver. Or, une grande partie de l’Europe se retrouve actuellement à court de gaz. Par conséquent les craintes de pénuries de gaz s’accélèrent pour l’hiver prochain. De fait, l’UE prévoit  qu’une interruption totale des flux de gaz russe vers l’Europe pouvait avoir éventuellement lieu.

Des craintes en Europe

Gazprom a réduit le débit du gazoduc Nord Stream vers l’Allemagne à seulement 40 % de sa capacité en juin. L’entreprise contrôlée par l’État russe invoquait des problèmes techniques. En juillet, le gazoduc subit son arrêt annuel de maintenance.

Le risque est que les livraisons de gaz restent nulles, même après les travaux de maintenance. De fait, la Fédération est accusée par les pays européens d’utiliser le gaz comme une arme géopolitique. Ainsi des doutes persistent quant à la durée de la maintenance de Nord Stream.

« Il serait imprudent d’ignorer les menaces [du président russe Vladimir Poutine]. Il est capable et désireux d’utiliser l’énergie comme une arme […] dans le pire des cas, nous pourrions être confrontés à un rationnement », a déclaré M. van Beurden.

Face à cette crise énergétique, le prix du gaz atteint des sommets en Europe. Ils sont remontés à des niveaux records au même titre qu’en mars 2022, au lendemain de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Pour rappel, le prix du gaz affichait 212,15 euros/MWh le 8 mars. Le 13 juillet, ils sont remontés 182,70 euros/MWh.

La sécurité énergétique est aujourd’hui la priorité européenne. L’Union cherche par tous les moyens à diversifier ses approvisionnements ainsi que ses sources d’énergie. La solution envisagée à court terme, est la réouverture des centrales à charbon. L’Allemagne et Italie songent d’ores et déjà à adopter cette solution.

La diversification des approvisionnements passe aussi par la recherche de nouveaux partenaires. C’est pourquoi, l’UE a récemment conclu un accord avec l’Azerbaïdjan afin d’augmenter les livraisons de gaz en provenance du pays d’Asie centrale.

Dans ce contexte, le PDG de Shell a également appelé à des incitations pour investir dans la transition énergétique. Il s’agit de réduire la dépendance aux carburants importés.

« La fiscalité est l’affaire des gouvernements, il y a de bonnes et de moins bonnes façons [de gérer la hausse des factures énergétiques]. Nous préférerions des incitations et des allocations pour les entreprises qui investissent dans la transition énergétique. Plus directement, cela pourrait signifier que nous investissons moins dans le pétrole et le gaz car ils sont davantage taxés », a déclaré M. van Beurden.

L’Union européenne n’est pas la seule à être perturbée par l’invasion ukrainienne et les conséquences énergétiques qui en découlent. Certains pays exposent aussi certaines craintes face à un risque pour leur sécurité énergétique. Le Royaume-Uni en fait partie.

Au Royaume-Uni, la crainte d’un effet domino

Le gestionnaire du réseau de gaz et d’électricité britannique, National Grid a décidé d’avancer le rapport annuel des perspectives hivernales. Elles seront ainsi disponibles en août plutôt qu’en octobre. Il s’agit de rester vigilant face aux risques. Fintan Slye cible surtout les problèmes européens liés à l’approvisionnement en gaz russe.

Pour des raisons de sécurité d’approvisionnement, deux générateurs au charbon resteront ainsi disponibles. National Grid a ainsi passé un contrat avec eux.

Ainsi, la centrale au charbon West Burton A d’EDF restera en service cet hiver. De même, deux unités de 660 MW à Drax vont rester opérationnelles jusqu’à la fin mars 2023.

Fintan Slye a évoqué des accords de « soutien mutuel » entre les gestionnaires de réseaux nationaux en cas de problèmes. En raison du décalage horaire, la Grande-Bretagne pourrait ainsi être capable d’aider la France pendant les périodes de demande maximale. Cette situation inédite découle également d’une disponibilité nucléaire faible en France et de la fermeture de réacteurs en Belgique et en Allemagne.

Outre l’éventualité d’une perturbation ou d’un rationnement de l’approvisionnement en gaz, les systèmes doivent tenir compte d’une disponibilité nucléaire faible et record en France et de la fermeture de réacteurs en Belgique et en Allemagne, a-t-il déclaré.

Face à cela, Fintan Slye a rappelé que les fournisseurs sont beaucoup plus actifs dans la gestion de la demande. Les prix records du gaz et de l’électricité ont effectivement ravivé son intérêt.

Tony Cocker, vétéran de l’énergie au Royaume-Uni et directeur indépendant de la société de services publics SSE, a averti que « les protocoles [d’approvisionnement d’urgence] existants sur lesquels nous nous sommes appuyés dans le passé doivent être testés dans le cadre de ce nouveau scénario plus important ».

Ainsi à mesure que les approvisionnements en Europe diminuent, les craintes d’un rationnement énergétique en Europe s’agrandissent. Cela pourrait avoir d’autres conséquences sur la sécurité énergétique d’autres pays.

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