La société NextDecade a demandé à la Federal Energy Regulatory Commission de modifier l’agrément du site de Rio Grande LNG. Ce site doit désormais se doter d’installations de capture du carbone.
Capturer 90% des émissions de CO2
Le terminal de Rio Grande devra ainsi réduire ses émissions en capturant le CO2 émis par ses propres activités. La demande a été déposée auprès de la Federal Energy Regulatory Commission (FERC). La direction du site de Rio Grande déclare dans la demande que l’impact écologique du site deviendrait « négligeable ». Le déploiement des techniques de capture et de stockage devrait permettre de capturer 90% du CO2 émis.
Les installations doivent être construites « peu de temps après » début 2022. Pour cette raison, Rio Grande demande un examen accéléré, pour avoir l’autorisation rapidement.
La société NextDecade a annoncé dès mars 2021 son projet de capture du carbone à Rio Grande. Elle a estimé le coût du projet entre 63 et 74 dollars par tonne métrique de CO2 capturé. Un coût qui sera réduit par les crédits d’impôts fédéraux qui avantagent ces technologies.
Vers un gaz certifié à faibles émissions ?
Les installations de capture et de stockage du CO2 comprennent un absorbeur, une unité de déshydratation, une de compression. La liste des unités nécessaires au processus correspond aux exigences de la FERC.
Le CO2 capturé sera expédié par pipeline dans une formation géologique souterraine. Cette solution requiert l’autorisation de l’Agence américaine de protection de l’environnement, ainsi que des autorités locales texanes. Rio Grande LNG déclare avoir déjà commencé à dresser la liste des sites prometteurs et conformes aux normes.
Dans sa demande du 17 novembre, Rio Grande LNG déclare s’impliquer dans l’incorporation des techniques de capture à l’industrie gazière. Rio Grande veut se placer en leader de la production de gaz naturel liquéfié à émissions plus faibles.
NextDecade a également lancé un partenariat avec Project Canary. L’agence de certification doit évaluer la teneur en gaz à effet de serre du gaz naturel de Rio Grande. Cela doit permettre à Rio Grande de s’intégrer dans l’écosystème du gaz certifié à faibles émissions.
La décarbonation, une nécessité pour le GNL américain
Cette proposition intervient dans un contexte délicat pour la Federal Energy Regulatory Commission. Le 3 août 2021, la cour d’appel du District de Columbia a exigé que la FERC révise l’une de ses autorisations. Elle concerne le projet de Brownsville, au Texas.
Le tribunal estime que la FERC a mal estimé les émissions de CO2 du projet. L’analyse de l’impact environnemental a également été critiquée comme insuffisante. Rio Grande déclare que la réduction de ses émissions participera à régler les problèmes environnementaux de la région.
L’enjeu de la décarbonation du gaz naturel est crucial pour les États-Unis. Les consommateurs du marché européen sont aujourd’hui sensibles à l’impact environnemental du gaz de schiste américain. Les distributeurs sont susceptibles d’en acheter moins, pour réduire leur propre bilan carbone.