Le groupe industriel Rheinmetall a lancé un ambitieux projet de partenariat pour développer un réseau européen de production de carburants synthétiques, visant à réduire la dépendance aux importations de combustibles fossiles. Ce projet, intitulé “Giga PtX”, s’appuie sur la collaboration de plusieurs entreprises allemandes spécialisées, dont Sunfire, un leader de la technologie d’électrolyse, ainsi qu’Ineratec et Greenlyte Carbon Technologies. L’objectif principal est de sécuriser l’approvisionnement énergétique de l’Europe, en particulier pour ses forces armées et ses infrastructures critiques.
Une technologie d’électrolyse pour produire de l’hydrogène vert
Au cœur du projet, la technologie d’électrolyse de Sunfire, notamment ses électrolyseurs alcalins pressurisés, jouera un rôle essentiel dans la production d’hydrogène vert, un composant clé des e-carburants tels que le diesel, le kérosène et le carburant maritime. La technologie SOEC (Solid Oxide Electrolysis Cell), développée par Sunfire, permet d’atteindre des rendements de conversion supérieurs en utilisant de la vapeur ou de la chaleur résiduelle, augmentant ainsi l’efficacité de production de l’hydrogène. Cette avancée permettrait de réduire les coûts de production et de maximiser le rendement pour chaque unité d’électricité consommée.
Des unités de production décentralisées pour assurer l’autonomie
Le projet prévoit l’installation de plusieurs centaines de sites de production à travers l’Europe, chacun capable de produire entre 5 000 et 7 000 tonnes de carburants synthétiques par an. L’idée est de décentraliser la production pour éliminer les dépendances aux chaînes d’approvisionnement internationales, tout en renforçant la résilience de l’Europe face aux crises géopolitiques. Ce modèle pourrait garantir un approvisionnement stable pour des secteurs stratégiques tels que la défense, la santé, le transport et la logistique.
Un partenariat gagnant pour la sécurité énergétique et la décarbonation
Ce partenariat marque un tournant dans la sécurisation de l’approvisionnement énergétique européen, dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes. En plus de son rôle stratégique pour la défense, le projet “Giga PtX” s’inscrit dans les objectifs climatiques de l’Union européenne, en contribuant à la réduction des émissions de CO₂. En effet, le secteur militaire est responsable d’environ 5,5 % des émissions mondiales de CO₂, un chiffre comparable à celui des secteurs de l’aviation et du transport maritime combinés. L’initiative permet ainsi de concilier résilience énergétique et transition énergétique, en tirant parti des ressources renouvelables européennes comme l’éolien, le solaire et l’hydraulique pour produire de l’hydrogène vert et ses dérivés.