Depuis de nombreuses années, la localité de Sabon Gida, au Nigeria, faisait face à des défis majeurs en matière d’électricité. Les accouchements se déroulaient sous la seule lumière d’une lampe torche, et les générateurs diesel ou les lampes ne pouvaient garantir un approvisionnement électrique constant. Cette situation était commune dans de nombreuses régions rurales africaines.
Une Initiative Révolutionnaire : Le Mini-Réseau Solaire de Sabon Gida
Cependant, il y a un an, un partenariat entre la Banque mondiale, Husk Power Systems, et l’Agence d’électrification rurale du Nigeria a apporté un changement radical à Sabon Gida. Un mini-réseau solaire a été installé, fournissant une électricité presque constante à près de la moitié des ménages de la région, ainsi qu’à la plupart des entreprises. Aujourd’hui, Sabon Gida bénéficie souvent de plus de lumière que la capitale économique du Nigeria, Lagos, où les pannes d’électricité sont fréquentes.
L’Expansion des Mini-Réseaux Solaires en Afrique
Les mini-réseaux solaires, qui ne dépendent pas des réseaux nationaux de distribution électrique, se multiplient en Afrique grâce à la baisse des coûts des panneaux photovoltaïques. Cette expansion de l’électricité dans les régions rurales est considérée comme une solution majeure pour lutter contre le manque d’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne, sans recourir aux énergies fossiles.
Les Obstacles à Surmonter pour un Avenir Énergétique Lumineux
Malgré cette avancée significative, le développement des mini-réseaux solaires en Afrique est confronté à des défis considérables. Il faut rassurer les investisseurs quant à la viabilité de cette technologie, faire face aux pressions inflationnistes sur l’équipement, obtenir un meilleur financement public, et mettre en place des politiques claires pour favoriser son utilisation.
Pour atteindre les objectifs de développement durable visant à fournir de l’électricité à 380 millions de personnes en Afrique d’ici à 2030, il est nécessaire de mettre en place 160 000 mini-réseaux. Cependant, le rythme actuel ne prévoit que 12 000 nouveaux réseaux d’ici là, selon le programme d’aide à la gestion du secteur de l’énergie de la Banque mondiale.
Les mini-réseaux solaires ont déjà montré leur efficacité au Nigeria, où une approche axée sur le marché a permis de mettre en service plus de 100 projets. D’autres pays africains, tels que l’Éthiopie, la Zambie et le Kenya, ont également adopté des réglementations pour attirer les investissements privés dans ce secteur crucial.
Les mini-réseaux solaires sont devenus essentiels pour répondre aux besoins énergétiques des communautés qui ne sont pas desservies par les réseaux nationaux. Ils ouvrent la voie à un avenir plus lumineux pour l’Afrique rurale.
En conclusion, l’essor des mini-réseaux solaires en Afrique rurale représente une avancée majeure vers l’électrification de millions de foyers qui en étaient privés. Cependant, des défis subsistent, notamment en matière de financement et de réglementation. L’avenir énergétique de l’Afrique dépendra en grande partie de la capacité à surmonter ces obstacles et à continuer d’étendre l’accès à l’électricité.