Des inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sont revenus en Iran, un mois après le retrait de l’agence onusienne décidé par Téhéran. Cette reprise d’activité intervient à la suite de vives tensions provoquées par les frappes israéliennes du mois de juin contre des installations nucléaires iraniennes, suivies d’une réaction militaire de l’Iran. L’interruption de la coopération avait été formalisée début juillet par une loi votée au Parlement iranien.
Une reprise encadrée des missions techniques
Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, a déclaré que les inspections sont « sur le point de reprendre », selon une interview diffusée sur Fox News. Il a précisé que l’agence travaille avec les autorités iraniennes pour établir de nouvelles modalités d’accès aux sites nucléaires, certains ayant été partiellement endommagés lors des récentes frappes. L’Iran reste membre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), ce qui implique une obligation d’ouverture aux vérifications internationales.
Divergences persistantes sur le rôle de l’AIEA
L’Iran accuse l’AIEA d’avoir contribué indirectement aux frappes israéliennes en partageant des données sensibles sur ses sites, ce que l’agence n’a pas commenté publiquement. Cette position a servi de fondement politique à la suspension de la coopération. En réponse, les inspecteurs avaient quitté le territoire iranien pour regagner le siège de l’agence à Vienne, en Autriche.
Un climat tendu entre partenaires et signataires
Le retour des inspecteurs coïncide avec la reprise de discussions à Genève entre représentants iraniens et européens. L’Union européenne envisage toujours d’activer le mécanisme de rétablissement des sanctions, prévu par l’accord international de 2015, si l’Iran ne respecte pas ses engagements. Téhéran a déclaré vouloir éviter ce scénario par une négociation active.
Complexité diplomatique et implications stratégiques
Le 13 juin, Israël a mené une attaque coordonnée sur des centaines de sites en Iran, affirmant que le pays approchait de la capacité de produire une arme nucléaire. L’Iran a répliqué par des tirs de missiles et de drones vers le territoire israélien. Malgré l’intensité du conflit, l’Iran continue d’affirmer que son programme nucléaire a uniquement des objectifs civils, tout en insistant sur son droit à l’enrichissement d’uranium.
Rafael Grossi a déclaré que le contrôle exercé par l’agence est une condition indispensable pour permettre un dialogue technique sur le nucléaire iranien dans un cadre multilatéral.