Le ministre irakien du pétrole, Hayan Abdel-Ghani, se rend à Ankara pour discuter de la reprise des exportations pétrolières via Ceyhan. Les pourparlers visent à résoudre les problèmes liés aux suspensions suite à une décision d’arbitrage en 2023. L’Irak conteste, en effet, le rôle de la Turquie dans les exportations kurdes.
Le ministre irakien du pétrole discute reprise des exportations pétrolières à Ankara, Ceyhan au cœur des discussions
Le ministre irakien du pétrole, Hayan Abdel-Ghani, a rejoint la capitale turque, Ankara. Son objectif est d’aborder plusieurs sujets, dont la reprise des exportations pétrolières via le terminal de Ceyhan. En effet, une source interne au bureau ministériel est à l’origine de cette information, c’est elle qui l’a rapportée à Reuters ce lundi. Pendant sa visite, le ministre du pétrole irakien rencontrera son homologue turc. Ils aborderont ainsi les enjeux énergétiques, particulièrement la relance des exportations pétrolières du nord de l’Irak via le port de Ceyhan en Turquie. Ces propos ont été tenus par un responsable du secteur pétrolier. En mars 2023, la Turquie a suspendu les exportations pétrolières de l’Irak, totalisant 450 000 barils par jour (b/j), suite à une décision d’arbitrage de la Chambre de Commerce Internationale (CCI). Cette décision concernait les exportations via le pipeline nord Irak-Turquie.
Litige sur les exportations pétrolières irakiennes : contestation de la Turquie devant la CCI et violation d’accord
En 2014, l’Irak a porté plainte auprès de la CCI à Paris. L’objet était de contester le rôle de la Turquie dans les exportations pétrolières de la région kurde irakienne. Cette contestation était motivée par l’absence du consentement du gouvernement fédéral de Bagdad. Le gouvernement fédéral irakien affirme que la Société d’État du Pétrole (SOMO) est la seule entité habilitée à gérer les exportations de pétrole brut via Ceyhan. Ankara et la compagnie d’État turque d’énergie, BOTAS, ont donc enfreint les termes d’un accord de pipeline Irak-Turquie signé en 1973. L’Irak affirme en effet que cela s’est produit en transportant, stockant et chargeant du pétrole en provenance du Kurdistan sur des pétroliers à Ceyhan. Cette action aurait ainsi été entreprise sans l’approbation de Bagdad.
Négociations turco-irakiennes pour dommages d’arbitrage et solutions aux blocages des exportations pétrolières
La Turquie exprime le désir de négocier le montant des dommages qu’elle doit verser après la décision d’arbitrage. Elle vise également à obtenir des éclaircissements sur d’autres litiges d’arbitrage actuellement en cours.
« Le ministre irakien du pétrole est en Turquie pour discuter des obstacles entravant la reprise des exportations pétrolières et des solutions possibles aux problèmes persistants », a affirmé un responsable du ministère du pétrole proche des opérations d’exportation pétrolière du nord de l’Irak.
La Chambre de Commerce Internationale (CCI) a émis une ordonnance à l’encontre de la Turquie. Cette ordonnance exige le paiement d’environ 1,5 milliard de dollars à Bagdad. La raison en est les exportations non autorisées par le Gouvernement Régional du Kurdistan entre 2014 et 2018.
« Les dommages ordonnés par la décision d’arbitrage et les litiges d’arbitrage toujours ouverts à l’encontre d’Ankara seront au cœur des discussions », a conclu le responsable.