Repsol envisage des solutions alternatives pour continuer ses opérations au Venezuela, après que les États-Unis ont décidé de révoquer les licences spéciales accordées aux entreprises étrangères actives dans les secteurs du pétrole et du gaz du pays sud-américain. Le directeur général de Repsol, Josu Jon Imaz, a confirmé cette intention lors d’un forum économique à Madrid, en précisant que des échanges étaient en cours avec les autorités américaines afin d’évaluer les mécanismes juridiques permettant de maintenir une activité légale dans le pays.
La société espagnole est principalement engagée dans l’extraction de gaz naturel au Venezuela, représentant environ 85 % de sa production locale. Josu Jon Imaz a indiqué que cette production contribuait au fonctionnement du réseau électrique dans l’ouest du pays. Repsol cherche donc à préserver cette infrastructure énergétique tout en restant conforme aux exigences réglementaires internationales.
Révocation des dérogations américaines
La décision des États-Unis de retirer les autorisations précédemment accordées intervient dans le cadre des sanctions imposées au gouvernement de Nicolás Maduro. Le Venezuela, qui possède les plus vastes réserves pétrolières mondiales, a vu sa production chuter à environ un million de barils par jour, contre 3,5 millions au début des années 2000. Cette baisse est attribuée à une gestion inefficace, à des cas de corruption et aux sanctions américaines renforcées depuis 2019.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a réagi en affirmant que Madrid allait examiner les conséquences économiques de cette mesure sur les entreprises espagnoles. Il a précisé que l’Espagne utiliserait tous les canaux disponibles pour maintenir un dialogue ouvert avec les autorités américaines.
Conséquences pour les opérateurs étrangers
Le groupe pétrolier français Maurel & Prom a annoncé avoir été informé par le Département du Trésor des États-Unis de la révocation de sa licence, effective depuis le 28 mars. Une autorisation transitoire lui a toutefois été accordée jusqu’au 27 mai afin de conclure ses opérations en cours dans le pays. D’après des estimations sectorielles, Chevron produit actuellement environ 220 000 barils par jour au Venezuela, contre 65 000 pour Repsol et 20 000 pour Maurel & Prom.
Ces nouvelles restrictions posent des défis importants aux entreprises étrangères opérant au Venezuela, confrontées à une instabilité réglementaire persistante et à une pression croissante pour se désengager du pays tout en assurant la continuité de leurs investissements stratégiques.