Trois personnes ont été tuées et onze enfants enlevés lors d’attaques jihadistes survenues dans la province de Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique. Ces événements, qui se sont produits à Palma et dans la localité voisine de Nangade, ont été confirmés par des sources locales et des ONG de suivi des conflits. Palma se trouve à proximité immédiate d’un mégaprojet de gaz naturel liquéfié dirigé par la société française TotalEnergies.
Palma à nouveau ciblée par les insurgés
Dans la nuit du 9 au 10 octobre, une quinzaine d’insurgés armés ont pénétré dans plusieurs habitations de Palma. Selon une source militaire locale, les assaillants ont tué une personne et enlevé sept filles, avant de capturer quatre garçons en fuite. Le groupe jihadiste État islamique a revendiqué l’attaque via un communiqué diffusé peu après l’événement. Il s’agit de la première incursion recensée à Palma depuis l’attaque de mars 2021 qui avait causé la mort de plus de 800 personnes et entraîné l’arrêt des opérations de TotalEnergies sur son site gazier de plus de $20bn.
Multiplication des incidents dans la province
À une centaine de kilomètres de là, dans la ville de Nangade, les assaillants ont tué deux civils, incendié une église et plusieurs maisons, avant de fuir les lieux. Ces attaques s’inscrivent dans une tendance croissante d’incidents sécuritaires enregistrés dans les provinces de Cabo Delgado et de Nampula depuis le début de l’année. Plus de 500 événements liés à la sécurité ont été rapportés, dont des pillages, des meurtres et des enlèvements.
Un climat d’insécurité persistant autour des investissements gaziers
La région de Cabo Delgado abrite d’importantes réserves de gaz naturel, attirant d’importants investissements internationaux, dont le projet de gaz naturel liquéfié de TotalEnergies estimé à $20bn. Depuis l’attaque de 2021, les opérations sont suspendues, et cette nouvelle flambée de violence pourrait retarder davantage leur reprise. Un expert en sécurité opérant pour une ONG internationale a indiqué qu’il existe un lien probable entre l’annonce de la relance du projet et cette attaque récente, soulignant les risques persistants dans la région.
Conséquences humanitaires et pressions sur les acteurs économiques
Selon les données du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 110.000 personnes ont été déplacées au Mozambique en 2025, dont 22.000 en une seule semaine fin septembre. Les infrastructures gazières, bien qu’essentielles pour l’économie nationale, restent vulnérables dans un contexte où l’armée mozambicaine et ses alliés régionaux, notamment le Rwanda, peinent à contenir l’insurrection. L’évolution sécuritaire dans la zone demeure un facteur critique pour les décisions futures des entreprises opérant dans le secteur énergétique au Mozambique.