Le vote des Etats membres de l’UE prévu mardi pour entériner l’interdiction de la vente de voitures à moteur thermique en 2035 a été reporté sine die, l’abstention annoncée de l’Allemagne empêchant de réunir la majorité nécessaire.
Un accord historique
Ce texte prévoyant de réduire à zéro les émissions de CO2 des voitures et camionnettes neuves en Europe à partir de 2035 a fait l’objet en octobre d’un accord entre Etats membres et négociateurs du Parlement européen, formellement approuvé mi-février par les eurodéputés.
Des pays opposés à la mesure
L’Italie avait annoncé de longue date son opposition au texte. La Pologne voulait aussi se prononcer contre et la Bulgarie souhaitait s’abstenir. Ces pays, à eux trois, n’ont pas les moyens de bloquer la procédure.
Mais Berlin a indiqué ces derniers jours son intention de ne pas accorder non plus son feu vert dans l’immédiat. Sans l’Allemagne, la majorité qualifiée des Vingt-Sept qui est requise (vote favorable d’au moins 55% des États représentant au moins 65% de la population de l’UE) n’était plus atteinte.
Des questions en suspens
A la demande de Rome et Berlin, les Vingt-Sept avaient intégré au texte un possible feu vert à l’avenir pour des technologies alternatives comme les carburants synthétiques (e-carburants) si celles-ci permettent d’atteindre l’objectif de supprimer totalement les émissions de gaz à effet de serre des véhicules.
La technologie des carburants de synthèse, actuellement en cours de développement, consiste à produire du fuel à partir de CO2 issu notamment des activités industrielles en utilisant de l’électricité bas-carbone. Pour la filière automobile, elle permettrait de prolonger l’utilisation des moteurs thermiques menacés par l’irruption des véhicules 100% électriques. L’usage de cette technologie dans l’automobile est contesté car elle est très énergivore. Berlin souhaite que la Commission propose une législation supplémentaire pour encourager ces carburants de synthèse dans le transport routier tandis qu’un autre texte sur les « infrastructures pour carburants alternatifs » est en cours de négociation.